Dominique Magloire en demi-finale de The voice all star
Dominique Magloire à The Voice All Star
« J’aime bien l’idée de représenter mes racines »
Pour fêter les 10 ans de The Voice, TF1 diffuse une édition événement de son télé-crochet où d'anciens talents emblématiques viennent retenter leur chance devant cinq coachs historiques du show. Née à Paris d’un père martiniquais et d’une mère guadeloupéenne (elle a vécu à Saint-François de 10 à 13 ans), Dominique Magloire, la chanteuse et comédienne qui s’était fait connaître du grand public en participant à la première saison de février à mai 2012, est en demi-finale ce samedi. Interview
Comment ça s’est passé pour arriver à cette demi-finale ?
TF1 a pris un petit panel de cinquante personnes et on nous refait faire tout le processus de The Voice avec les auditions à l’aveugle, les battles, les demi-finales et la finale… Pour le sport ! C’est vraiment pour le sport parce qu’il n’y a rien à gagner que de bons souvenirs !
Vous êtes plutôt bien placée ! Comment ça se présente ces demi-finales ?
Il semblerait que j’y sois toujours ! Je ne peux pas vous dire comment ça se fait parce que pour moi, c’est très mystérieux de toute manière. Je fais ce métier depuis plus de trente ans, puisque mon premier spectacle, Paul et Virginie de Jean-Jacques Debout, était en 1992 et je crois qu’on ne peut pas expliquer pourquoi les gens ont envie de vous écouter. En tout cas, j’y mets le cœur et c’est peut-être ça qu’ils entendent.
Vous êtes tous des concurrents aguerris à The Voice, comment est l’ambiance ?
Toutes les personnes qui sont là, c’est des gens qui ont gardé un bon souvenir de l’émission. En général, on a beaucoup de respect les uns pour les autres parce que ce parcours n’est pas encore fait et puis que tout le monde a énormément de talent !
Et vous prenez beaucoup de plaisir ?
Oui, comme pourraient dire les gens du grand monde, nous sommes ravis d’être ensemble !
Quels sont les titres qui vont ont permis d’accrocher le jury et le public ?
Officiellement, les gens n’ont entendu que deux chansons de moi puisqu’il y a eu les auditions à l’aveugle et puis après il y a eu les battles. Le 16, ce sera la demi-finale… En tout, si je vais jusqu’en finale, ce que je souhaite, j’aurai chanté quatre titres. Pour l’heure, j’ai chanté Still Loving You de Scorpion et Faisons l'amour avant de nous dire adieu de Jeane Manson, un titre de 1976. J’ai toujours aimé cette chanson quand j’étais jeune et j’ai eu envie de la reprendre, ce qui était très risqué en soi puisque c’est une chanson oubliée du répertoire français.
Qu’est-ce que vous faîtes pour préparer cette demi-finale ?
On travaille ! D’abord il faut choisir la bonne chanson… On espère avoir choisi la bonne ! Et puis on travaille pour en faire la meilleure interprétation possible. Au-delà de travailler la voix, il faut aussi travailler ce qu’on veut montrer aux gens lors de cette demi-finale. Qu’est-ce qui va faire, à travers la voix et l’interprétation, que les gens aient envie de vous voir, de continuer à vous voir dans l’émission et même au-delà ?
Vous travaillez cela avec qui ? Vous avez une équipe ?
Je travaille moi toute seule ! C’est moi avec moi-même. C’est vrai que j’ai travaillé avec le coach Florent Pagny. Donc, lui, il me dit ce qui lui pense de la chanson choisie et puis on a parlé ensemble de l’interprétation. Mais moi, j’ai dû d’abord travailler pour lui proposer quelque chose de cohérent.
Vous savez qui vous aurez en face de vous ?
Je les connais tous. Il y en a que je j’ai connu la première année et il y en a d’autres que je connais moins parce qu’ils sont venus dans les années après et j’avoue que je n’ai pas pu tout regarder. Je les ai rencontrés lors des sélections cette année et je les ai entendus tous chanter. Je sais très bien que là, il y a du level ! Le niveau est très bon même si tous sont différents dans leurs styles, leurs interprétations, leurs voix… Moi, j’ai un chant plutôt académique puisque je sors du conservatoire, mais il y a des gens avec des voix très étonnantes, des façons qu’ils ont d’utiliser leurs cordes vocales qui sont très mystérieuses pour moi, mais très efficaces !
Comment la famille antillaise vous soutient-elle ?
Il y a quinze jours, j’ai eu mes cousines qui ont fait une espèce de club. Tout le monde s’est retrouvé dans une seule maison pour regarder l’émission. Apparemment, c’était la folie !
Je reçois des lettres, des petits mots sur whatsapp de toute la Martinique, toute la Guadeloupe ! Je dois bien avouer que de faire cette émission, c’est bien sûr du plaisir pour moi, et puis il y a un grand plaisir de chanter pour des gens qui m’aiment, que ce soit en Martinique ou en France, des gens de ma famille. Et vous savez que les familles antillaises sont de grandes familles ! Et de sentir les gens heureux, fiers de moi, presque comme s’ils me redécouvraient, c’est marrant à voir, c’est touchant ! De toute manière, il y a une partie de moi qui est aux Antilles et je sais que c’est important, que je le fais pour moi mais aussi pour toutes les personnes qui m’aiment. Et j’aime bien l’idée aussi de représenter mes racines. J’ai toujours une pensée pour me dire qu’il faut que je sois digne pour que les Antillais se sentent bien représentés, fiers de pouvoir dire : cette fille, elle est de chez nous !
Ca représenterait quoi pour vous une finale de The Voice All Star ?
Pour le moment, énormément de plaisir. Je ne réalise pas. Souvent on me demande : mais pourquoi t’as fait ça ? Pourquoi tu retournes dans ce système puisque tu l’as déjà fait et que tu sais ce que c’est ? En fait, je pense qu’à tous les âges, on a besoin régulièrement de faire quelque chose qui nous pousse vers le haut, à sortir de nous-même pour vivre des choses intenses. Cette émission sert à ça ! Je ne sais pas si j’irai en finale, bien sûr je veux y aller ! Mais finalement, j’ai l’impression que c »’est surtout le chemin pour y aller qui est important dans cette saison. C’est pas tellement, ce qu’on va y gagner, c’est tout le plaisir qu’on va prendre à refaire tout le processus. Etre avec les gens et surtout pas dans le même esprit qu’on l’a fait la première fois. La première fois, c’était excitant et en même temps j’avais très peur, alors que là, il y a beaucoup de plaisir !
Vous n’avez plus le trac ?
Vous rigolez ! J’aimerais bien mais non ! J’avais même le trac quand… On avait enregistré une émission, donc elle ne passait pas en direct et je savais le résultat, j’ai pourtant eu le trac toute la journée de samedi jusqu’à sa diffusion à l’antenne ! J’ai tout le temps le trac, tout le temps ! Je dois vivre avec ! Je me souviens à la première émission, au moment où on va rentrer sur scène, j’entends : Dominique, on y va, je me suis dit : mais qu’est-ce que je fais là, pourquoi ? Et, ils l’ont pris à la caméra… On m’entend dire ça !
Vous avez des rituels avant de monter sur scène ?
Je fais toujours ma voix jusqu’au dernier moment, puis je me fais des petites respirations et quand j’y vais, il n’y a plus rien autour qui compte, il y a juste ce que je dois faire !
Propos recueillis par FXG