CNRS et 3e REI sur les 7 bornes
Le CNRS et le 3e Régiment étranger d'infanterie sur la frontière guyano-brésilenne
Une expédition inédite associant une équipe du CNRS et un détachement de légionnaires du 3e REI arpentera du juin au 20 juikllet prochains les 320 km de frontières terrestres qui séparent la Guyane française du Brésil. L'équipe scientifique menée par le géographe François-Michel Le Tourneau comprendra deux botanistes, le Britannique William Milliken et le français Guillaume Odonne, et deux guides de forêt brésiliens, Eder Viana dos Santos dit Edihno et Antonio Marcos dos Santos dit Preto. Côté légion, sous les ordres du colonel Alain Walter, chef de corps du 3e REI (qui remplacera le chef de bataillon Albrech du 17 au 30 juin, puis du lieutenant Brot quand le colonel défilera le 14 juillet sur les Champs-Elysées), quelque 15 sous-officier et légionnaires. Leur mission présente un double objectif, scientifique d'une part, et de souveraineté d'autre part. Tous porteront une charge de 25 à 30 kilos et seront équipés de matériels innovants. Dans cette zone de petites collines hautes de 300 mètres, les hommes de l'expédition auront à affronter 15 000 mètres de dénivelé !
"Nous allions régulièrement voir les bornes frontières jusqu'en 2008, explique le colonel Walter, puis l'opération Harpie nous en a détourné..."
Il s'agira pour tous d'une reconnaissance géographique de la frontière matérialisée par les sept bornes réparties d'est en ouest dans la région des Tumuc Humac. "Nous n'allons pas faire de zoologie, précise François-Michel Le Tourneau, la nuit, on va dormir, mais nous allons repérer les traces de passage et d'occupation amérindiennes et faire des relevés écologiques et un inventaire floristique." La mission s'occupera aussi de l'entretien des bornes et précisera éventuellement le tracé frontalier dans cette zone qui a fait l'objet d'un règlement en 1900. Il établit la frontière sur la ligne du partage des eaux entre le bassin de l'Amazone au sud et ceux de l'Oyapock et du Maroni au nord.
L'équipe scientifique s'est d'ores et déjà intéressée aux récits des explorateurs passés (Lahaye, Crevaux, Coudreau) pour les confronter à la situation qu'ils découvriront sur place. Les militaires en profiteront aussi pour mener une mission de renseignement sur les activités humaines dans la zone frontière et perfectionner leurs techniques de progression en forêt profonde.
FXG, à Paris
Le parcours
Le raid démarrera par une remontée en pirogue du Maroni depuis Maripa-Soula pour gagner la 1ère borne dite de trijonction. La progression se fera alors en forêt — 10 à 12 km par jour — de borne en borne, jusqu'à arriver à la septième à la source de l'Oyapock. La mission avancera sans recourir au layonnage. A chaque borne, l'équipe montera un campement pour stationner une journée entière et effectuer tous les prélèvements nécessaires et rafraîchir les clairières. Arrivés à la borne 7 vers le 20 juillet, les hommes s'envoleront alors à bord d'un Puma pour rejoindre Cayenne via Camopi.