Reprise d'Outremer Télécom par Telma contestée par le CReFOM
Le CReFOM dénonce la reprise d'Outremer Télécom par le malgache Telma
"A ce jour, jamais une société ou un actif télécom n'a été vendu à une société extra-européenne. Comment pourrions-nous tolérer dans les départements et régions d'Outre-mer, ce qui en France métropolitaine ne serait pas acceptable ?"
Patrick Karam, président du conseil représentatif des Français d'Outre-mer, a écrit au ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, pour critiquer le choix, validé par l'Autorité de la concurrence, de l'entreprise malgache Telma pour le rachat d'Outremer Télécom. Ce rachat a été rendu nécessaire par la reprise de SFR, Moebius et Outremer Télécom par Numéricâble. Cette dernière étant tenue de se séparer d'Outremer Télécom pour ne pas être en situation dominante à la Réunion.
Selon le CReFOM, "la nouvelle gouvernance de SFR et la disparition des entités Mobius et Outremer Télécom ont déjà eu comme premiers effets une amplification des délocalisations de service à Maurice (...) entrainant même des fermetures (d'entreprises sous-traitantes)". Là-dessus, le gouvernement a déjà été alerté par les parlementaires Bareigts, Bello, Vlody, Lebreton, Thierry Robert et Paul Vergès, ainsi que par les principales organisations syndicales du secteur.
Pour éviter que "la dégradation de l'emploi s'accélère avec l'entrée d'un repreneur basé à Madagascar et qui serait tenté d'y regrouper ses services", le CReFOM interpelle le ministre de l'Economie : "Le secteur des télécommunications et de l'Internet a toujours été considéré comme stratégique et relevant des intérêts vitaux de la souveraineté nationale." Karam cite pour exemple le dossier Daily Motion pour lequel Macron s'est opposé à sa reprise par un investisseur étranger en imposant un rachat français. Le CReFOM demande donc à Emmanuel Macron d'utiliser le décret Montebourg de juillet 2014 qui prévoit la protection des investisseurs français dans les domaines stratégiques dont font partie les télécoms. Le CReFOM plaide donc pour une "solution française".
Le courrier de Karam à Macron, daté du 19 mai. est en attente de réponse.
FXG, à Paris