Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Archives

Publié par fxg

Willy Rozier, directeur du CTIG, a reçu, mercredi 23 juin à Paris, le grand prix du jury des trophées de l'innovation - l'écho touristique. Ce prix vient récompenser la création de la valise pédagogique "Trézo péyi" qui, passé un stade expérimental cette année, sera étendue à toutes les classes de CM1 et CM2, publiques comme privées, de l'archipel. Interview.

"On met dans l'ADN de chaque enfant la valeur de son territoire"

Vous étiez nominé dans la catégorie "tourisme durable" grâce à la valise pédagogique Trézo péyi et le prix est tombé aux main du site U2guide.com, que s'est-il passé ?

On est passé à côté pourtant, nous croyions à notre victoire et nous avons été effectivement assez déçus sur le coup, mais les organisateurs ont gardé le meilleur pour la fin en nous appelant pour nous remettre le grand prix du jury ! Ils ont voulu nous mettre hors catégorie pour prendre le temps de saluer le travail réalisé et toute l'importance que ça avait pour la Guadeloupe, mais aussi pour toutes les autres régions françaises après deux ans d'expérimentation chez nous.

Quel est ce grand prix surprise du jury ?

C'est un prix un peu au-dessus des neuf autres prix qui ont été décernés, c'est un prix coup de coeur pour un projet qui est un peu hors norme, qui vient en transversalité de tous les prix qui ont été remis.

Qu'est-ce qui a séduit le jury ?

C'est la qualité du travail avec l'ensemble de ses supports, l'utilisation des nouvelles technologies avec la tablette numérique et puis, le fait que nous traitions l'ensemble des sujets du développement durable, qu'il s'agisse des richesses naturelles, culturelles, du patrimoine vivant... Et puis, nous sommes positionnés sur des sujets qui sont essentiels pour notre société : la vie en communauté...

C'est pourquoi vous avez mené ce travail avec le rectorat ?

Ce travail en partenariat avec le rectorat et Murielle Joseph-Théodore, l'inspectrice d'académie qui a piloté le projet, constitue aujourd'hui certainement une base pour l'avenir de l'Education nationale dans son ensemble. Le recteur, M. Gallap, ne s'y est pas trompé, qui a dit que nous avions réconcilié l'école avec ses enfants ! Ca dépasse largement tous les espoirs qu'on pouvait avoir quand nous avons réfléchi à cette valise.

C'est un succès au-delà de ce prix alors ?

On met dans l'ADN de chaque enfant la valeur de son territoire et on fait de chacun de ces enfants des ambassadeurs en remettant au centre de sa construction la fierté de son patrimoine, de ses traditions et de ses richesses naturelles !

Vous avez aussi inscrit la notion du partage du territoire...

La notion de partage avec le tourisme repose sur le partage culturel. Des gens qui ne nous connaissent pas ont choisi de venir nous voir parce qu'ils ont entendu dire d'abord que sur le plan naturel il y a des choses à voir, mais aussi et de plus en plus parce que les choix de destination se font sur des items culturels. Ca peut être des événements, mais également de la gastronomie, de la culture musicale, de la danse... Tout ça fait qu'on a envie de partager avec un peuple parce qu'il y a une hospitalité, une chaleur particulières. Tout ça, c'est important de l'intégrer dans ces notions d'éducation. Jusqu'alors, l'école est passée un peu à côté de ces éléments. Notre valise pédagogique touche autant à des éléments d'histoire que de géographie, de sciences naturelles, de langage...

Vous avez aussi parlé de moyen de lutte contre le décrochage scolaire...

Il y a des enfants qui ne s'exprimaient pas, qui avaient du mal en classe et qui se sont mis non seulement à s'exprimer, mais qui ont retrouvé le mot "avenir". 70 % des élèves sont sortis en excursion, en sortie pédagogique sur la base de la valise et, à partir de là, on a vu les enfants apprendre des choses à leurs parents ! Et donc des parents très demandeurs de la valise.

A terme, qu'attendez-vous de la valise vis-à-vis de ces jeunes ?

On va essayer de lui donner toute sa place sur le plan du développement durable, mais aussi de pouvoir créer des vocations et trouver des futurs directeurs d'hôtel, des futurs grands chefs, des futurs patrons de zoo, d'aquarium, des plongeurs... Tous ceux qui feront l'activité touristique de demain.

Propos recueillis par FXG, à Paris

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
M
Une belle idée car la route n'est pas facile. Le développement durable et l'écotourisme permettra peut être à la Guadeloupe de sortir son épingle du jeu même en temps de crise, bravo pour cette initiative
Répondre