Université des Antilles
Nouvel échec du gouvernement au Sénat pour l'université des Antilles
Mercredi, les sénateurs ont rejeté par 188 voix contre 6 l'amendement gouvernemental déposé par la ministre Najat Vallaud-Belkacem. Celui-ci supprime l’élection conjointe du président de l’université des Antilles et des vice-présidents de pôle universitaire régional, ce que l'on a appelé le "ticket à trois". Cette disposition a été réintroduite par le Sénat après le vote des députés, le 20 mai dernier, qui l'avait alors supprimée. Pour justifier son amendement, la ministre de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur a indiqué qu'il s'agissait "de garantir l’autonomie des pôles et la libre expression des candidatures, tant à la présidence de l’université qu’à la vice-présidence de chaque pôle". Face à elle, le président LR de la délégation outre-mer du Sénat, Bruno Magras, a contre-attaqué : "L’ordonnance prévoyait une élection des présidents de pôles par leur conseil, nous avons préféré un ticket commun président-vice-président, rempart contre les rivalités." "Voulons-nous aboutir à la scission de l’université des Antilles en deux universités, de Guadeloupe d’un côté et de Martinique de l’autre, dont aucune n’aurait la masse critique suffisante pour peser dans le paysage universitaire français et, a fortiori, international", a renchéri Jacques Grosperrin, rapporteur de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication.
L'amendement gouvernemental ayant été rejeté, il revient désormais à l'Assemblée nationale d'avoir le dernier mot sur ce texte, c'est-à-dire, conformément à l'accord politique de juillet 2014, avalisé par Serge Létchimy et Victorin Lurel, de rétablir, selon la ministre, "l'élection du président de l'université pour un mandat non renouvelable de cinq ans afin d'aboutir à une alternance régulière de la présidence entre les représentants des deux pôles de l'université ; l'élection des vice-présidents de l'université par les conseils de pôle afin de garantir l'autonomie des deux pôles dans le cadre d'une organisation de type fédéral".
Ces atermoiements autour de la gouvernance ont déjà bien retardé l'adoption du texte et ce sont eux encore qui ont fait scander aux étudiants antillais : "Université dépassée, jeunesse bousillée."
FXG, à Paris