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Publié par fxg

Sandrine Déglise, originaire de la Rivière Saint-Louis, joue La Diva du pavé au théâtre de la chapelle du Verbe incarné, haut-lieu théâtre des Outre-mer en Avignon. Mise en scène par Isabelle Martinez, la chanteuse lyrique est accompagnée sur scène de son chef d'orchestre, Alexis Campos, dans un opéra urbain, drôle et émouvant. Rencontre avec une cantatrice réunionnaise.

"Je m'adresse au public en créole"

Vous offrez réellement un opéra aux spectateurs d'Avignon ?

C'est un opéra décalé. Il présente la figure d'une diva qui descend de son piédestal pour aller vers son public. Il y a des passages poétiques, des passages drôles, mais ce n'est pas pour autant un opéra comique.

Peut-on faire de l'opéra sans être sérieux quand on est comme vous une vraie chanteuse lyrique ?

C'est une question de registre et puis surtout d'intention ! Dans l'histoire de l'opéra, il y a les opéras-bouffes, les opéras comiques avec Offenbach ou Rossini... Le côté drôle, c'est une question de caractère et ce n'est pas du tout incompatible avec la technique lyrique.

C'est peut-être incompatible avec l'image qu'on peut se faire de l'opéra ? Vous la bousculez cette image...

Aucune incompatibilité d'image ! Pour moi le lyrique est une technique qui est au service d'une histoire, d'une intention, d'un vouloir dire. Le lyrique n'est qu'un moyen, une technique.

Vous vous présentez comme une chanteuse lyrique créole. Est-ce que votre créolité rentre en compte dans ce spectacle ?

Oui, ma créolité entre en jeu dans le sens où je m'adresse au public en créole. Lorsque Isabelle Martinez a conçu le spectacle, on a souhaité toutes les deux qu'il y ait des adresses en créole parce que je suis créole et que je ne voulais pas passer à côté de cela non plus. Maintenant, ce ne sont que les adresses au public qui sont en créole. Les chants, quand il s'agit de Verdi, de Puccini, de Bizet, je ne vais pas les traduire en créole !

Comment êtes-vous tombée dans le lyrisme ?

J'en ai eu envie depuis toute petite, je devais avoir 4 ans... Il y a des envies comme ça, des obsessions qui nous tenaillent, on ne sait d'où ça vient mais il faut les suivre. Et après, il y a eu une cantatrice qui m'a beaucoup impressionnée, Mady Mesplé qui, au fait de sa gloire, a choisi de chanter dans des émissions très populaires comme les shows de Gilbert et Maritie Carpentier et elle m'a époustouflé parce que je sentais que cette dame ne venait pas de la variété. Elle m'a énormément influencée.

Vous avez monté cette pièce avec Isabelle Martinez au sein d'un collectif que vous avez créé il y a quatre ans, Alpaca rose. Quelle est la genèse de ce collectif ?

Ce qui nous intéresse dans ce collectif, c'est de mutualiser nos savoir-faire, nos talents pour s'aider à réaliser nos projets. On a toujours quinze idées dans un tiroir et de nous grouper en collectif nous a permis de réaliser ce qui nous tenait à coeur et c'est ce qui s'est passé avec la Diva du pavé puisque parmi les membres fondateurs d'alpaca rose, il y a Isabelle Martinez, auteur et metteur en scène, Alexis Campos et moi-même !

C'est votre première scène avignonnaise, comment a réagi le public ?

C'est ma première à moi, mais pour le collectif, Isabelle Martinez est déjà venue à Avignon il y a deux ans avec le spectacle "Européana, une brève histoire du XXe siècle". Les premières représentations se sont très bien passées. Vous savez, moi je chante et je suis sur mon petit nuage. Il y a beaucoup de réactions dans la salle et même si c'est un autre public que celui que je connais à l'île de la Réunion, je le sens !

Propos recueillis par FXG

Photos : FDub

 

Du 4 au 26 juillet à 15h05

Relâche les 8, 15 et 22 juillet

Le pitch

La Diva du Pavé aborde avec émotion le mythe de la diva, de toutes ces cantatrices sacrifiées à leur art et à leur public, et le mythe des héroïnes d’opéra sacrifiées à l’amour. Mais notre Diva ne se résout pas à la tragédie et, pleine de vie, descend de son piédestal.

Sabine Deglise, chanteuse lyrique créole, et Alexis Campos à la baguette, recréent avec malice du lien avec les spectateurs. Cet opéra urbain et décalé aborde l’art lyrique à travers la figure emblématique de la Diva. Noyée dans son étonnante robe totem, la cantatrice descend de son piédestal et nous entraîne avec malice et poésie dans les coulisses du répertoire. Sans altérer la pureté de son chant ni la nature de son « causement » créole, elle nous livre son art sur des airs de Verdi, Puccini, Gershwin, Monteverdi… Un opéra tout public, drôle et émouvant.

 

 

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