Un Guyanais au Conseil national de l'eau
Patrick Lecante, maire de Montsinéry Tonnégrande, 1er vice-président de la Communauté d'agglomération des communes du littoral et président du Comité de bassin de la Guyane a fait son entrée, mardi à Paris, au Conseil national de l'eau.
"20 à 30 % de notre population n'est pas raccordé à l'eau potable"
Pourquoi avez-vous été nommé au CNE ?
J'ai été installé par un arrêté de Ségolène Royal comme membre du CNE puisque j'ai l'honneur de présider aux destinées du comité de bassin de Guyane qui est un des districts hydrographiques de France puisqu'il en existe treize. Je représente ce district ici à un moment où nous fixons le cadre réglementaire et législatif futur de la gestion globale de l'eau pour l'ensemble de nos concitoyens.
Avez-vous pu aborder les problématiques guyanaises ?
Nous avons abordé notamment le sujet de la qualité de l'eau. L'essentiel de la ressource est de l'eau de surface, contrairement aux eaux souterraines que l'on trouve dans le substrat rocheux du bouclier guyanais. Ces eaux sont de bonne qualité, mais peuvent souffrir lorsque l'intervention humaine se fait trop prégnante, notamment dans l'hinterland avec la présence de garimpeiros qui utilisent le mercure. Le mercure se trouve aussi de façon naturelle dans notre sous-sol... C'est dire les problématiques.
En quoi votre travail au CNE va changer quelque chose dans notre vie d'usager d'eau potable ?
Nous allons pouvoir indiquer aux pouvoirs publics que nous avons besoin de financement, notamment ceux fléchés de l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques pour les équipements en adduction et assainissement. L'essentiel des équipements sont déjà réalisés dans l'Hexagone et les Outre-mer, ce qui n'est pas le cas de la Guyane. 20 à 30 % de notre population n'est pas raccordé à l'eau potable. Quant aux eaux usées, nous sommes très loin des résultats nationaux. Nous allons avoir besoin de moyens supplémentaires. Nous devons aussi chercher de nouvelles ressources et là encore il faut des moyens pour la recherche d'eau en milieu souterrain.
Quel va être votre premier gros chantier ?
Faire entendre notre voix pour faire en sorte que les moyens soient au rendez-vous. Nous négocions les contrats de plan Etat-Région, le programme opérationnel et nous voulons que nos établissements publics de coopération intercommunale gagnent en efficacité.
Propos recueillis par FXG, à Paris