Prorogation de l'état d'urgence
Le Sénat vote par 336 voix contre sept abstentions la propagation de l'état d'urgence
"Le communautarisme favorise frustrations et ressentiments." Le sénateur Guillaume Arnell (RDSE - Saint-Martin) s'est fait, lors du vote de la prorogation de l'état d'urgence, vendredi 20 novembre au palais du Luxembourg, le porte-parole de la plus pure tradition laïcarde des Radicaux version IIIe République. Parlant au nom de son groupe politique, son intervention a été remarquée lorsqu'il a parlé (entre autres) de la loi de 1905 :
"Dix ans après les émeutes dans les banlieues, qui avaient abouti au déclenchement de l’état d’urgence, nous sommes aujourd’hui contraints d’y recourir à nouveau, cette fois-ci sur l’ensemble du territoire de la République, y compris en Outre-mer et sur mon île de Saint-Martin, où nous faisons aujourd’hui face aux agissements d’une secte terroriste qui peut frapper n’importe où. Ces fanatiques sont pour la plupart nés et ont grandi sur notre sol. Cela interroge la faillite de nos politiques en direction de quartiers qui sont trop souvent devenus des zones de non-droit.
Il ne faut pas s’y tromper, les jeunes qui partent faire le djihad, embrigadés et animés par une haine féroce de notre société, révèlent un malaise profond, à la fois social et identitaire. Sans oublier la faillite éducative de parents dépassés, n’ayant plus la moindre autorité sur leurs enfants. Il nous faut agir à la racine du mal, si l’on veut tarir le recrutement du terrorisme islamiste.
Le communautarisme, qui n’a cessé de progresser au sein de notre société, favorise frustrations et ressentiments, en juxtaposant et en opposant les communautés entre elles, ce qui a pour effet de dissoudre le sentiment d’appartenance à la seule communauté qui compte, la communauté nationale.
Le principe de laïcité, tel qu’exprimé dans la loi de séparation des Eglises et de l’Etat de 1905, doit reprendre le dessus et irriguer nos politiques publiques. Il est évident pour nous que l’une des réponses à la situation que nous connaissons passe par davantage de laïcité et une plus stricte application de la loi de 1905. Il ne saurait être question de l’affaiblir ou de la restreindre..."