Asile et réfugiés
Explosion de la demande d'asile en Guyane
Profitant de l'actualité de l'arraisonnement d'une embarcation transportant une trentaine de clandestins brésiliens, dimanche dernier, le sénateur Karam (app. PS) a voulu rappeler à Harlem Désir, secrétaire d'Etat chargé des affaires européennes, que la France et l'Union européenne devaient aussi sécuriser leur frontière sur le continent sud-américain. Sans vouloir établir de comparaisons avec le drame qui se déroule en Méditerranée, il a rapelé les chiffres des demandes d'asile : 2700 dossiers déposés à la préfecture en 2015, en hausse de 159 % par rapport à 2014. 80 % des demandeurs sont des ressortissants haïtiens, 10 % viennent de la République dominicaine et quelque 2 % sont originaires de Syrie ou d'Irak. Près de 95 % de ces demandes sont rejetées.
Le sénateur dénonce l'absence d'un centre d'accueil des demandeurs d'asile (CADA) et constate qu'avec la majeure partie des cent places d'hébergement d'urgence disponibles réservées aux familles, "certains demandeurs deviennent alors des squatteurs, lorsque les autres se débrouillent comme ils peuvent".
Pour traiter ces nombreux dossiers de demandes d'asile, l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) n'est pas présente en Guyane Les dossiers sont enregistrés par la préfecture, à Cayenne, puis transmis à l'antenne de l'OFPRA en Guadeloupe, qui patit elle-même d'un manque de personnel. La demande varie de l'ordre de 45 % en Guyane, 41 % en Guadeloupe et 14 % en Martinique. Il y a douze à vingt-quatre mois pour obtenir une réponse quand la norme nationale est fixée à neuf mois.
Harlem Désir a expliqué la hausse du nombre de dossiers par l'augmentation de la demande d'asile haïtienne - de l'ordre de 70 % par rapport à l'année précédente, avec un pic en août 2015. Il a ajouté qu'un officier de protection supplémentaire avait été affecté à l'OFPRA et que la mission foraine menée en novembre dernier avait permis de résorber le nombre de dossiers en attente et de réduire les délais d'instruction." Un appel à projets a été lancé en 2010 pour pallier l'absence de centre d'accuei et le centre de la Croix Rouge a été renforcé en personnel et en crédits. Parole de ministre, ça ira !
FXG, à Paris