Le président de la CTG à Paris
Rodolphe Alexandre chez Valls, président de la nouvelle collectivité territoriale de Guyane.
"Nous devons présenter un budget équilibré, transparent et efficace"
Quel était le menus de vos entretiens avec le Premier ministre et la ministre des Outre-mer ?
Nous avons abordé plusieurs problèmes dont le mix énergétique, la biomasse, l'hydraulique, les modalités en termes de réalisation, de calendrier. Nous avons abordé la continuité territoriale, l'Europe, le port de Cayenne et la situation financière la nouvelle collectivité et, d'une manière générale, les garanties financières qu'on attend au niveau du pôle bancaire, la Caisse de dépôts, l'AFD, de façon à nous permettre de garder à flot l'investissement sur le territoire et en même temps de préserver les emplois au sein de la CTG.
La CTG a-t-elle des difficultés financières ?
La situation financière héritée de l'ancien conseil général a considérablement dégradé l'outil. L'outil CTG en soi est inédit, efficace, il permet d'avoir un seul interlocuteur et de court-circuiter des dépenses publiques qui se chevauchaient. Le bilan fait qu'aujourd'hui il y a un déficit conjoncturel qu'il nous appartient de surmonter. On se retrouve avec plus de vingt millions en masse salariale en moins de trois ans avec 174 créations de poste en terme de CEI... Faudra faire avec ! Nous sommes venus ici pour voir comment nous pouvons présenter l'audit qui est en train d'être fait et voir comment nous allons mettre en place les éléments moteurs qui nous permettront d'avoir une collectivité digne de ce nom.
Quelles sont les échéances ?
Nous devons prendre toutes les mesures avant le mois de mars de façon à ce que nous puissions présenter un budget qui soit équilibré et ne pas tomber sous une tutelle administrative de l'Etat. Il nous faut maintenir l'élan économique sur les contrats de plan, continuer la parité sur les fonds européens, accélérer sur les filières économiques (bois, pêche, agriculture), et poursuivre l'offre territoriale. Il nous faut convaincre l'Etat de la garantie financière qu'elle doit apporter auprès de la Caisse des dépôts ou de l'AFD, définir un protocole d'accord et il y aura deux volets : un dans lequel j'aurai à discuter avec l'ensemble du personnel de la CTG et un autre volet, économique celui-là, car l'on doit maintenir coûte que coûte l'élan que nous voulons apporter à la Guyane. Aujourd'hui, on n'a pas de capacité d'autofinancement, on n'a pas de trésorerie. Le déficit est considérable ! Les solutions, il faut aller les chercher à Paris, en discuter et revenir en Guyane car dans deux mois, nous devons présenter un budget équilibré, transparent et efficace.
Quel est le point de vue de Manuel Valls ?
Je pense que nous l'avons convaincu. Nous sommes dans les chiffres et rien n'est insurmontable.
Et qu'attendez-vous de votre entretien avec Emmanuel Macron ?
C'est le même débat, mais avec Bercy. C'est la défiscalisation et tous les dossiers qui sont bloqués ou en expectative et pour lesquels il faut de vraies solutions
Qu'en est-il du pacte pour la Guyane ?
Il fait l'objet d'une concertation. Les modalités vont s'accélérer en termes de relation ; on va définir le calendrier sur 3, 5 ou dix ans, le volume en impact budgétaire et puis les axes. Nous n'avons pas fondamentalement abordé ce point.
Propos recueillis par FXG, à Paris