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Publié par fxg

Le 4 février, date de la première abolition de l'esclavage, reste une date légale

Des commémorations du 222e anniversaire de l’abolition de l’esclavage de 1794, première abolition de l'esclavage de l'histoire, auront lieu le 4 février à Paris, Bordeaux et dans l'Est de l'Hexagone. Cette date, devenue fête nationale après 1794 a été officialisée en 1798. Elle fut donc la première date officielle de commémoration de l'abolition de l'esclavage de l'histoire et ceci plus de 200 ans avant la décision du président Chirac en 2006 de faire du 10 mai une journée de célébration nationale. Pour autant, la date du 4 février ne fut jamais abrogée si bien que, selon Philippe Pichot, membre du Comité national pour la mémoire de l'esclavage (CNMHE), elle est toujours légale. C'est pourquoi depuis deux ans elle est réactivée dans plusieurs sites de l'Hexagone.

A Paris, une cérémonie aura lieu place du général Catroux à l’initiative de l’Association des Amis du Général Dumas et de Claude Ribbe. A Bordeaux, c'est l'hôtel de ville qui accueille avec l’association Mémoires et Partages une conférence « Esclavage et Racisme » avec Catherine Coquery Vidrovitch, historienne.
A Lunéville (Meurthe-et-Moselle), du 1er février au 12 mars, une exposition réalisée par l’Association Route des abolitions de l’Esclavage et une conférence seront consacrées à l'abbé Grégoire, père de cette première abolition. Dans le même temps, le musée Abbé-Grégoire à Emberménil (village de l'abbé Grégoire), à l’initiative de la ville de Lunéville, du Comité Grégoire et de l’Association lorraine des amis de l’abbé Grégoire, accueillera spécialement les visiteurs.

FXG, à Paris

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C
Dans la nuit du 21 au 22 août 1791, les esclaves du nord de Saint-Domingue se soulèvent contre les colons français. La révolution naissante organisée par Toussaint-Louverture, s'étendit à toute la colonie. <br /> Le rapport de force entre esclaves et pouvoir colonial est tellement favorable aux premiers que, pour garantir la continuité du travail et la production sucrière, Sonthonax et Polverel commissaires civils de Saint-Domingue, décrètent, le 29 août 1793, l'affranchissement des esclaves dans le Nord de Saint-Domingue puis, le 21 septembre dans l'Ouest et le 21 octobre dans le Sud au nom de la Déclaration des Droits de l'Homme de 1789. <br /> En retour, et en écho, le 4 février 1794 à Paris, la Convention Nationale abolit l'esclavage dans l'ensemble des Colonies (un principe inégalement appliqué puisqu'en Martinique, par exemple, les colons préfèrent passer sous domination anglaise pour éviter l'application de cette décision). C'est la première abolition de l'esclavage par la France qui se fait par décret.<br /> Cette abolition demeure une date symbolique pour la France car elle est inscrite dans le cadre de la Première République. Pour la première fois, un état, de puissance mondiale prenait pareille mesure.<br /> Cependant, l'abolition de l'esclavage a eu une effectivité réduite pour les esclaves car ils ont continué à être soumis à un régime de travail forcé. La liberté est demeurée pour beaucoup d'entre eux seulement formelle.<br /> L'esclavage, rétabli de fait en 1802 par Bonaparte, provoquant l'indépendance de Saint-Domingue qui devient Ayiti le 1er janvier 1804, ne sera définitivement aboli par la France que par le Décret du 27 avril 1848, par le Gouvernement provisoire de la Seconde République.<br /> Quelques faits historiques à rappeler en ce 4 février qui demeure une date importante pour la République dans son élaboration concrète du principe de l'égalité du genre humain plus que dans son application réelle. Une date qui a été oubliée pendant longtemps (et jusqu'au bicentenaire de la Révolution française) parce qu'elle est liée au régime de la Terreur en France et parce qu'elle a conduit, en effet de retour, à la plus grande défaite de l'armée de Napoléon à Vertières, à Saint-Domingue, pendant laquelle, dans chaque camp, les troupes chantaient "la Marseillaise", rapporte-t-on. Le symbole est beau.<br /> Par souci d'exactitude, le décret du 4 février 1794 a été abrogé de fait par le décret du 27 avril 1848 car ils portent tous les deux sur le même sujet, à savoir l'abolition de l'esclavage. C'est un principe de hiérarchie des normes<br /> Myriam Cottias Présidente du Comité National pour la Mémoire et l'Histoire de l'Esclavagisme. Cnmhe France
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F
Merci de ces précieuses précisions. Il serait peut-être cohérent que les différents membres du CNMHE aient un discours commun...