Décès de Jean-Pierre Passé-Coutrin
Jean-Pierre Passe-Coutrin, conseiller municipal de sarcelles, président du CROMVO, est parti dans la nuit du 18 au 19 mars, terrassé par un cancer foudroyant diagnostiqué en décembre 2015.
Nous reproduisons ici les propos du président du CM98, Serge Romana...
"Jean-Pierre Passe-Coutrin, que l’on appelait affectueusement Janpyè, JPP ou« Ji-Pi », était né au Moule il y a 57 ans, y avait grandi et avait migré en France hexagonale avec le BUMIDOM… comme tant d’Antillais. Électricien, cuisinier, dirigeant d’associations, militant politique, élu… Jean-Pierre illustre à merveille ces trajectoires de ces émigrés antillais des années 80 qui luttèrent pour s’adapter à leur nouvelle vie. Certains d’entre eux, dont Jean-Pierre, devinrent les présidents des centaines d’associations qui préservèrent la culture populaire des Antillais et conduisirent le combat pour leur insertion au sein de la République. JPP avait cette intelligence aiguë, fulgurante, pragmatique et redoutable, cette capacité inouïe d’adaptation inégalée aux difficultés issues de toute notre histoire : vwè mizè, pa mò ! Cela se traduisait, chez lui, par une maitrise de l’esprit de débrouillardise : débouya pa péché et un sens de l’entraide inépuisable : on lanmen ka lavé lòt ! C’est avec ces armes qu’il fut le dirigeant brillant du CROMVO (Centre de Réflexion des Originaires d’Outre-mer du Val d’Oise) que nous connaissons toutes et tous pour ses manifestations culturelles et sportives dont la renommée dépasse les frontières de l’Île-de-France. C’est avec ses qualités qu’il devint, JPP, un « Michel Maurin a boug», toujours prêt à aider les uns et les autres, certainement l’un des Antillais les plus aimés de la région parisienne. Remarqué par le maire de la ville de Sarcelles, c’est tout naturellement que JPP devint conseiller municipal. Avec ses capacités, il dirigea la maison de l’Outre-mer et la politique sportive de la ville. (...) Enfant de la Guadeloupe, des Antilles, il fut l’un des tout premiers dirigeants associatifs à comprendre la lame de fond que fut la marche du 23 mai 1998, celle qui allait entrainer le monde antillais dans une autre dimension, celle de ses origines pour mieux dessiner son avenir. En 1999, il se rapprocha du Comité Marche du 23 mai 1998 qu’il intégra en 2000. Il contribua de façon importante à l’érection de la Gardienne de vie au stade Nelson Mandela et à la construction du monument en mémoire des esclaves en plein centre de la ville de Sarcelles. En janvier 2016, il fut élu à la quasi-unanimité membre du conseil d’administration du CM98..."