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Publié par fxg

Déjeuner-débat autour de la journée mondiale du droit des femmes au ministère des Outre-mer le 8 mars

Déjeuner-débat autour de la journée mondiale du droit des femmes au ministère des Outre-mer le 8 mars

La "réalité massive" des familles monoparentales en outre-mer

"Il y a 3 millions d'enfants élevés par un parent seul en France. Outre-mer, 38 à 54 % des familles sont monoparentales. C'est une réalité massive !" George Pau-Langevin, ministre des Outre-mer a choisi hier, à l'occasion de la Journée du droit des femmes, d'honorer ces femmes élevant seules leur ou leurs enfants (précisément des « familles monoparentales portées par des femmes », selon le vocable gouvernemental). Autour de la ministre, la présidente de l'association K d'urgence, Christine Kelly, l'ethno-psychologue Viviane Romana, le directeur de la CNAF, Daniel Lenoir, la secrétaire générale de la fédération des associations de familles monoparentales, Patricia Augustin, la psychiatre et psychanalyste Jeanne Wiltord, ou encore Lucie Gonzales, du haut conseil de la famille. En métropole, a signalé Christine Kelly, "les femmes refont leur vie au bout de sept ans". Aux Antilles, si les familles se décomposent aussi, elle se recomposent rarement et cela ouvre la voie à la grande précarité . "Le premier pauvre en France, continue la présidente de K d'urgence, est une femme seule et son enfant." En général, leurs seuls revenus sont les allocations de la CAF. Contre le non paiement des pensions alimentaires, un fonds de garantie a bien été créé en 2014, mais au mieux cela ne représente souvent qu'une centaine d'euros. Lucie Gonzales a rappelé les données de l'enquête des chercheurs de l'INED, Claude-Valentin Marie et Didier Breton, "Les mouvements familiaux dans les DOM", publiée en mars 2015 : "Les familles monoparentales sont deux fois et demi plus nombreuses en outre-mer qu'en métropole. 46 % en Guyane, 38 % à la Réunion, 54 % en Martinique et 51 % en Guadeloupe." Il y a des raisons historiques, liées notamment à l'artice 12 du code noir, le déni de paternité de l'esclave au bénéfice de son maître, propriétaire de tous les enfants nés esclaves, mais il y a aussi l'extraconjugalité très répandue et même tolérée par la société et les femmes elles-mêmes. "On fait famille parce qu'on fait couple, a indiqué Viviane Romana, la femme admet que l'homme ne puisse pas assumer sa fonction paternelle, dès lors cette fonction n'est pas évidente." Et puis, il y aussi une réalité économique ainsi que l'a rappelée Patricia Augustin : "Un enfant non reconnu, c'est l'assurance d'un revenu avec l'allocation de soutien familial." Une fois qu'on a dit cela, il reste que le premier obstacle pour une femme seule avec enfants dans le chemin de l'insertion sociale reste de pouvoir faire garder ses enfants. Et que les enfants issus de ces familles sont généralement, selon Claude-Valentin Marie et Didier Breton, "peu diplômés et rarement en emploi, témoignant de la reproduction d’une génération à l’autre du désavantage socioéducatif".

FXG, à Paris

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