Un judoka face au conseil d'Etat
Loïc Korval joue sa participation aux JO de Rio au conseil d'Etat
Mercredi 30 mars, le judoka Loïc Korval (28 ans), licencié un temps au club de l'office municipal des sports de Pointe-à-Pitre, est venu devant le conseil d'Etat contester l'interdiction de participer à des compétitions sportives pendant deux ans. Cette sanction lui a été infligée par le collège de l'agence nationale de lutte contre le dopage en mars 2015 pour des faits qui se sont déroulés en 2013 et 2014. En première instance, il n'avait écopé que de dix mois...
Le médaillé d'or européen s'estime victime du système imposé aux sportifs désignés dans les groupes cibles. Ces sportifs doivent signaler en permanence où ils se trouvent pour pouvoir faire l'objet de contrôles sanguins et urinaires intempestifs. Hélas, par trois fois, Loïc n'était pas où on l'attendait... Sa bonne foi n'a jamais été remise en cause et il n'a jamais été soupçonné de vouloir dissimuler des faits de dopage. Si Loïc Kerval a été suspendu par le passé un mois pour dopage, le rapporteur public a rappelé qu'il était encore un junior sous statut de l'INSEP. Mais la règle est ainsi faite qu'au bout de trois non présentations devant les agents préleveurs, c'est-à-dire trois "no show" infligés par l'agence de dopage, la sanction tombe. Là où le bât blesse, c'est que la sanction d'abord établie à dix mois de suspension a été réformée pour devenir une suspension de deux ans.
Du strict point de vue du droit, tous les griefs soulevés par Loïc Korval ont été balayés par le rapporteur public du conseil d'Etat. En revanche, ce dernier a considéré que la sanction était disproportionnée : "Nous sommes convaincus que cette sanction est trop sévère." Il a recommandé aux magistrats administratifs de la ramener de deux à un an. Me Tapie, l'avocat de Loïc Korval, a insisté pour dire qu'un an de suspension revenait à mettre un terme à la carrière du jeune sportif en l'excluant de fait de la sélection des JO de Rio pour lesquels il s'entraîne depuis quatre "comme un forcené". Une sanction de dix mois, comme celle prononcée à l'origine de ce litige serait, compte tenu des temps de suspension déjà effectué par Loïc Korval, une voie de sortie honorable et une porte ouverte aux JO...
Le décision sera rendue dans moins d'un mois.
FXG, à Paris