Foire de Paris Guyane
Des artisans guyanais organisés à la foire de Paris
John Stanislas a repris il y a trois ans la présidence de l'association "La Guyane d'ici et d'ailleurs", jusqu'alors occupée par Léa Minerve. Il préfère parler de groupement d'intérêts professionnels. Depuis, il fédère les artisans autour du projet "foire de Paris" et par extension l'ensemble des foires et salons en Europe. D'une poignée au début, ils sont désormais 17 et bien présents dans le hall Terre de tropiques de la foire de Paris. "Nous sommes tous intéressés à faire connaître la Guyane à l'extérieur", insiste John. L'association s'occupe du fret, du transport et de l'agencement des stands pour tous les exposants. Elle a négocié avec la CTG pour obtenir la prise en charge d'une partie des billets d'avion, la totalité du fret et surtout les stands. Il faut normalement compter sur 5000 euros pour 9 m2. Ce poids en moins leur permet d'innover, d'amener plus de produits et vendre plus.
La Guyane pour les gens, c'est d'abord le rhum, le kwak et les vêtements (avec la marque "Fé to diez". Mais il y a aussi les huiles et les confitures de jaque, le bois, l'or et, depuis deux ans, il y a la bière de Guyane. "On fait avec ce que les Guyanais veulent bien nous donner, relate John Stanislas... Parfois, on se retrouve avec pas grand chose, mais cette année, on a beaucoup !"
La clientèle qui vient les voir est composée essentiellement de Guyanais et d'Antillais de la région parisienne qui viennent faire leur course et profiter de l'ambiance. Les métropolitains qui viennent sont souvent déjà venus aux Antilles, plus rarement en Guyane. Nos artisans bénéficient incontestablement de la proximité des stands de la Réunion, de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Polynésie. "Les gens commencent à connaître le kwak, raconte encore John, et ils reviennent."
Les 500 kilos de fruits qu'ils ont amenés ont été épuisés pendant le premier week-end de la foire. L'an passé, ils avaient amené 1,5 tonne de fruits. Même chose, c'est parti en deux jours !
Un succès heureusement, car tout cela revient fort cher : "1,5 tonne de fruits, explique John, nous coûte environ 1000 euros à l'achat, mais nous revient à 5000 euros ici." D'où l'intérêt du soutien de la CTG,. "On ne peut exporter à des prix exorbitants". Le Centre spatial guyanais participe lui aussi à cet effort financier et, avec ses fusées exposées, il attire le chaland !
"On a encore du travail à faire sur nos stands... On doit améliorer la décoration et les animations." Mais John ne se plaint pas trop : "On est jeune, à peine trois ans... D'autant que pour animer cette association, c'est du bénévolat !" Heureusement John a un emploi par ailleurs dans les assurances ! "J'ai quand même du prendre un mois de congés pour tout préparer et tout ça se préparer pendant cinq à six mois en amont !"
FXG, à Paris