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Publié par fxg

Un élève du collège Michel-Karel de Cayenne reçoit le 2e prix de la flamme de l'abolition lors de la cérémonie officielle de commémoration de l'esclavage, la traite et leurs abolitions, le 10 mai 2016.

Un élève du collège Michel-Karel de Cayenne reçoit le 2e prix de la flamme de l'abolition lors de la cérémonie officielle de commémoration de l'esclavage, la traite et leurs abolitions, le 10 mai 2016.

Christiane Taubira et Jesse Jackson piquent la vedette à Hollande

Pour le dernier 10 mai de son quinquennat, François Hollande s'est fait piqué la vedette par le révérend Jesse Jackson et son ancienne garde des Sceaux, Christiane Taubira. Ils ont arrachés un tonnerre d'applaudissements à la foule d'invités réunis au jardin du Luxembourg pour la 11e journée nationale de commémoration de l'esclavage, de la traite et leurs abolitions. Le chef de l'Etat a tout de même annoncé la nomination de l'ancien Premier ministre du Bénin Lionel Zinsou comme chargé d'une mission de préfiguration d'une fondation pour la mémoire de l'esclavage. L'actuel Comité pour la mémoire et l'histoire de l'esclavage (CNMHE dont le mandat a légalement pris fin ce 10 mai) sera son conseil scientifique. M. Zinsou doit rendre un rapport à l'automne pour que la fondation soit créée à la fin de l'année, assuré le président. Il a encore annoncé qu'un mémorial aux esclaves verrait le jour en lien avec la mairie de Paris.

"Il essaie de préserver tous les entrepreneurs de mémoire, analyse Serge Romana, président du CM98. Il a parlé du mémorial des noms, du réseau de la route des abolitions dans l'Est, du MACTe, du 23 mai, des autres dates..."

Concluant sur les discriminations, ce "racisme insidieux", François Hollande a indiqué que le projet de loi égalité, citoyenneté allait autoriser les actions de groupe aux victimes de discriminations. François Hollande a alors pris soin de citer son ancienne garde des Sceaux.

"Son texte n'était pas forcément lyrique, commente François Durpaire, membre du CNMHE, mais il y a eu des annonces importantes." "Mais il y a beaucoup à faire en Outre-mer, tempère Ary Chalus, avec des gens qui vivent encore sans eau, sans électricité... Quand une famille n'a pas de travail et est toujours obligée d'aller quémander à la municipalité, c'est une forme d'esclavage que nous devons bannir. Avec de la solidarité, nous pouvons y arriver." Victorin Lurel est là aussi avec Jacques Cornano.

Après les discours, le président de la République est allé à la rencontre de l'assistance, s'offrant même un petit bain de foule malgré les menaces d'orage. "C'est une réconciliation autour de l'action, a commenté Patrick Karam, président du CReFOM. Depuis Jacques Chirac, chaque président a porté sa contribution à la construction de cette mémoire commune qui doit être partagée et qui doit rassembler." Même le président du CRAN, Louis-Georges Tin, qui demande avec une centaine d'organisations des réparations, semblait séduit par le discours du chef de l'Etat : "Une fondation, un lieu muséal... Eh bien, je crois que ce sont des réparations. Il n'a pas utilisé le mot, mais ce sont bien des réparations morales et financières puisqu'une fondation, c'est de l'argent. Et tout ça d'ici la fin de l'année !" Serge Romana qui vient à peine de rendre public la future fondation Esclavage et réconciliation, avec des personnalités de poids comme Bernard Hayot, anticipe qu'"il y aura à travailler avec la fondation esclavage et réconciliation qui elle est un mouvement de la société civile". "On a hâte de voir ces choses-là prendre forme", commente prudente Euzhan Palcy.

FXG, à Paris

Le 10 mai au jardin du Luxembourg

Jackson et Taubira inséparables

"L'événement de cette cérémonie, assure Daniel Carcel, directeur de l'agence de diffusion et de promotion des cultures d'Outre-mer, c'est le discours de Jesse Jackson !" Le révérend américain qui fut proche de Martin Luther King avant d'être candidat à la primaire démocrate en 1984 et 1988, a galvanisé un public nombreux et enthousiaste. Citant tout de go le code noir, Colbert, Louis XIV, Toussaint Louverture, Mandela, puis les dates des première et dernière ventes d'esclaves : 1510, 1898. "Les descendants d'esclaves, lance-t-il, doivent être des employeurs et pas uniquement des employés ! " Il cite le Martiniquais Daniel Hierso, animateur du réseau Outremer Network, puis salue en Christiane Taubira la mère de la loi du 10 mai 2001 reconnaissant l'esclavage comme crime contre l'humanité, arrachant alors sa première ovation.

Alors que le président quitte les lieux, Ary Chalus l'arrête. "Ca fait plaisir d'entendre les mots si forts lancés par Jesse Jackson, repris par le président de la République, commente-t-il. Si ça continue comme ça, nous allons faire un grand pas !" Ils semblent convenir de se revoir. Non loin, tels deux inséparables, Jesse Jackson et Christiane Taubira sont emportés par une foule avide de les entendre et les voir de près. "C'est un vieux combat que je mène depuis longtemps, raconte l'ex-garde des Sceaux, pas un combat que j'ai conçu de façon personnelle. J'ai toujours conçu que je m'inscrivais dans une trajectoire, que c'était une cause collective et je suis heureuse de constater que tous les articles de la loi s'appliquent de plus en plus."

FXG, à Paris

Hollande et Chalus

Hollande et Chalus

Michel Kops, Firmin Richard, Wallès Kotra et Jean-Jacques Seymour

Michel Kops, Firmin Richard, Wallès Kotra et Jean-Jacques Seymour

Edwige Langevin et Igo Dranè

Edwige Langevin et Igo Dranè

Mme Sewsanker Saint-Eloy, le sénateur Antoine Karam, Joseph Horth et Teedjee

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