Eau de Guadeloupe
Un accord pour le syndicat unique "Eau de Guadeloupe"
A Paris, les principaux dirigeants d'agglomérations de communes de Guadeloupe, à l'exception notoire de la Communauté d'agglomération du sud Basse-Terre (CASBT), sont parvenus à signer jeudi 2 juin un accord pour reprendre "le processus en vue de concrétiser un syndicat unique Eau de Guadeloupe". Ce syndicat serait créé ex-nihilo afin que l'éventuel passif du SIEAEG ne vienne tout compromettre. Le SIEAEG y adhérerait de même que les communautés d'agglos qui n'adhèrent pas au SIEAEG. Cette construction permettrait de pouvoir envisager ultérieurement le règlement des problèmes du SIEAEG. Outre la communauté d'agglomérations du Nord Basse-Terre (CANBT), Cap Excellence, Riviera du Levant et la communauté d'agglos du Nord Grande-Terre, l'accord a été signé par Josette Borel-Lincertin, présidente du Département, Guy Losbar, premier vice président de Région, le député Victorin Lurel, le sénateur Jacques Cornano et le président de l'association des maires, Jean-Claude Pioche.
Les élus de Guadeloupe qui ont eu besoin de la médiation de la ministre des Outre-mer pour signer cet accord alors qu'ils sont seuls compétents sur ce sujet, reviennent à la case où ils en étaient en décembre, c'est-à-dire le syndicat mixte ouvert. Le problème qui s'est alors posé était juridique. A savoir en particulier le refus de la CASBT, autant dire de sa présidente, Lucette Michaux-Chevry, qui condamnait la structure d'avance. Ce projet visait pourtant à confier à ce syndicat unique la production d'eau, mais aussi et selon les desiderata des communautés de communes, sa distribution, sa facturation... Certes, Ary Chalus avait dit pendant sa campagne électorale qu'il convaincrait Lucette Michaux-Chevry. Que s'est-il passé ? Un axe noué entre Cap Excellence, la CASBT et la CANBT a révélé un clivage entre les anti SIEAEG et les pro SIEAEG. Josette Borel-Lincertin qui préside aussi l'office de l'eau, a déclaré : "Je ne cesse de répéter que la solution est sur la table depuis un moment et qu’il revient aux élus de prendre leurs responsabilités dans l’intérêt de la Guadeloupe. Cette solution c’est le syndicat mixte ouvert « Eau de Guadeloupe » que nous avons été tellement proches de constituer il y a quelques mois et qui est dans l’impasse depuis janvier. C’est la seule solution viable nous permettant très rapidement de garantir la fourniture de l’eau aux Guadeloupéens tout en rassurant les salariés qui sont aujourd’hui inquiets et mobilisés pour l’avenir de leur structure." George Pau-Langevin a été plus âpre en rappelant que désormais la Guadeloupe vivait une nouvelle crise sociale et des coupures d'eau, nuisibles à un tourisme qui repart bien... C'est ainsi que c'est dans l'urgence et parce qu'ils sont tous réunis à Paris à l'occasion du congrès des maires que le processus est relancé, toujours sans la CASBT, mais avec des dispositions juridiques autres qui écarteraient tout blocage né du refus d'une communauté d'agglos de s'intégrer.
Ce qui a été signé hier n'est encore qu'un relevé de conclusions. Il reste désormais à tout régler d'un point de vue pratique. Ca peut prendre un peu de temps, pourvu que l'eau coule dans les robinets !
FXG, à Paris