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Publié par fxg

Thierry Dol attend des éclaircissements de la chancellerie

Thierry Dol attend des éclaircissements de la chancellerie

L'ex-otage Thierry Dol, en déplacement à Paris pour raisons médicales, interpelle le garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas, alors que celui-ci est en Martinique. Interview

"J'ai un besoin pressant de vérité"

Pourquoi ressentez-vous ce besoin d'interpeller le ministre de la Justice et qu'avez-vous à lui dire ?

j'ai rencontré en 2015 son prédécesseur, Mme Taubira avec laquelle j'ai eu un entretien très chaleureux et constructif. Il y avait des attentes ; elle n'a pas pu ou eu le temps d'y répondre puisqu'elle a quitté le ministère de la Justice en janvier dernier. A ce moment-là, je lui avais déposé un courrier pour lui demander ce qu'il en était d'un certain document émanant de la chancellerie, cité dans un article sur le site de RCI, le 11 décembre dernier, soit trois jours avant les élections territoriales, qui indiquait que ma situation était en voie de règlement. Je n'ai jamais été destinataire de ce document, aussi j'ai considéré qu'il fallait éclaircir ceci et j'ai déposé une plainte dont je reste sans connaître si le parquet entend ou non lui donner une suite... J'ai fait un certain nombre de démarches qui restent sans réponse et quand je vois que le ministre de la Justice vient porter son soutien au procureur de la République de Fort-de-France, je me dis qu'il pourrait aussi s'intéresser à mon dossier, enfin celui de l'affaire Areva. J'aimerai bien qu'il se renseigne sur ce document. Si vraiment il a été émis par la chancellerie, pourquoi ne l'ai-je toujours pas reçu ? Il y a une nébuleuse... J'ai l'impression d'être mis dans une case... Avant j'étais dans la case otage et maintenant dans une autre ex-otage... Circulez, il n'y a rien à voir !

Pourquoi pensez-vous qu'on veuille vous cacher des choses ?

J'ai lu les articles publiés par l'Express, Challenge et Vanity fair qui font état du fait que nous aurions pu être libérés dès le mois d'avril ou mai 2012. Je ne sais pas si ces révélations sont vraies, mais si elles sont fausses, il faut vraiment que les institutions puissent mettre un frein à tout ça. Ces articles dévoilent certaines tractations où les absences de décisions sont graves parce que nos vies étaient en danger. A l'intérieur de la détention, nous étions conditionnés à l'exécution et non à une libération... Quand vous sortez de cela et que vous apprenez ce qui peut se passer autour, vous préfèreriez qu'on vous fasse part d'un problème géopolitique avec les Etats de la sous-région où la situation aurait être bloquée, mais là, on parle d'une question interne de politique française... C'est abominable !

C'est donc à la fois le courrier de la chancellerie et les révélations de ces articles qui vous poussent à interpeller le garde des Sceaux ?

J'ai un besoin pressant de vérité et c'est ce que je demande au ministre de la Justice et à bien d'autres institutions. J'ai écrit au président de la République et j'ai obtenu un rendez-vous avec le Défenseur des droits la semaine prochaine.

Quel est donc votre message précis à M. Urvoas ?

Je voudrais qu'il apporte un éclaircissement sur ce qui a été fait et ce qu'il entreprend de faire pour clore ce dossier. Il y a des familles et il y a un préjudice qui est lourd. S'il peut soulager ma peine, alors qu'il agisse.

Propos recueillis par FXG, à Paris

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