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Publié par fxg

Kalash de retour à la barre

L'artiste martiniquais Kalash, 28 ans, comparaissait hier devant la cour d'appel de Paris pour détention d'un pistolet automatique Husqvarna de calibre .9 mm, deux chargeurs et six balles. Le 19 mai dernier, il était jugé en comparution immédiate et condamné à six mois de sursis quand le parquet avait requis un an ferme et le mandat de dépôt. C'est sur appel du parquet que le chanteur est revenu à la barre hier. La culpabilité était acquise, mais c'est sur le quantum de la peine que la cour devait se prononcer.

A l'origine, une commission rogatoire dans une affaire de stupéfiants d'un juge d'instruction qui ordonne une perquisition au domicile parisien de l'artiste. C'est là que la police trouve l'arme et ses munitions ainsi qu'une mallette frappée d'un logo de la police nationale. Cette mallette appartient à un Guyanais gardien de la paix jusqu'à sa radiation en 2013.

Kalash se dit étranger à toute histoire de stups mais revendique la propriété de l'arme, qui n'a jamais servi, acquise moyennant 2000 euros. Il explique que c'est pour la protection de ses proches et de lui-même de "personnes emprisonnées à Fresnes". Kalash explique qu'il a refusé de payer le moindre pourcentage sur les recettes de ses concerts. Il explique encore qu'il fait l'objet de menaces de mort et de racket depuis 2015 et la sortie de son tube national Bando.

Ce qui n'a pas plu au parquet, c'est que Kalash n'a jamais voulu donner son vendeur quand la justice veut remonter la filière dans le contexte des attentats... Alors, la théorie des menaces, le parquet n'y croit pas trop : "Il est vague ; il n'a pas été menacé directement..." "C'est du racket", intervient Kalash. Le président parle d'"allégations de menaces pas très matérialisées". "C'est toujours assez vague et sournois", insiste Kalash qui explique qu'il a recours à des gardes du corps à la suite de menaces de racket de la part de certains membres de la communauté africaine...

Me Arneton, l'avocat de Kalash explique que depuis le succès de Bando, il a du renforcer sa sécurité personnelle... Las pour lui, l'avocat général en fait une "affaire de principe" : "Les armes, c'est extrêmement sérieux et vous êtes un exemple !" Il rappelle qu'une procédure est en cours dans une affaire de violence contre la police en état d'ébriété... Me Arneton lui rappelle que des plaintes ont été déposées contre les policiers ! "Avec vos gardes du corps et votre arme, vous allez à l'encontre de votre message, vous avez choisi la mauvaise voie." Il requiert douze mois de prison dont six avec sursis.

"Ce que vous avez à juger, plaide Me Arneton, c'est la rançon de la gloire ! Cet homme est pourchassé !" Il rappelle le cas de Bouba, de Joey Starr... "Quand on est devant une juridiction pour détention d'arme, ça fait désordre de s'appeler Kalash, continue l'avocat, mais c'est pour son flow saccadé et rapide !" Il cite le maire de Fort-de-France qui indique que "sans prjuger de la culpabilité de l'artiste, c'est un jeune homme qui a des convictions religieuses et qui sait ce qu'il représente aux yeux de la jeunesse". Me Arneton demande à la cour de confirmer la peine de première instance.

La décision sera rendue le 26 octobre.

Kalash a quitté la salle entouré de nombreux fans qui avaient assisté à l'audience ; il s'est contenté de les saluer d'un geste appaisant.

FXG, à Paris

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