La diplomatie territoriale de la Guyane
La diplomatie territoriale, levier du développement économique
La journée de mercredi, lors de la semaine des ambassadeurs qui s'achève aujourd'hui vendredi à Paris, était consacrée à la diplomatie territoriale. Le président de la CTG, Rodolphe Alexandre, y est intervenu en séance plénière pour poser le problème de la complémentarité entre le Quai d'Orsay et la collectivité territoriale. "Nous avons la compétence de la diplomatie territoriale, transfrontalière voire transnationale et j'ai proposé qu'il y ait aujourd'hui une vraie complémentarité, que l'on ne s'attache pas à segmenter les compétences des uns et des autres, mais que l'on développe une stratégie commune." S'appuyant sur la légitimité de sa proximité avec les élus du Brésil, du Suriname ou du Guyana, Rodolphe Alexandre a proposé un travail commun sur la problématique de la pêche illégale, de l'orpaillage clandestin et des migrations. "Nous savons que près de 6000 personnes sont déjà rentrées en Guyane." Le président du Sénat, Gérard Larcher, est venu appuyer son propos, en affirmant qu'il fallait valoriser les compétences de décentralisation en matière de coopération. "Les préjugés, les rétentions d'information, explique le président de la CTG, les difficultés que nous rencontrions avant en termes de circulation sont largement dépassées, démodées."
Rodolphe Alexandre a nourri son intervention des expériences déjà conduites en matière culturelle (Sainte-Lucie), universitaire (Brésil), sportive (Jamaïque) et surtout économique.
Le marché d'adduction d'eau de la ville de Port-au-Prince a été attribué à une entreprise guyanaise. C'est encore la société Guyacom qui a signé un accord avec la compagnie téléphonique brésilienne Hoy pour relier Cayenne à Macapa.
"Nous avons présenté notre projet du câble sous-marin qui ira du Portugal à Fortaleza avec un embranchement sur la Guyane, ce sont autant d'éléments qui ne peuvent que concourir à nous fédérer avec tous les pays de la Caraïbe !"
Le secrétariat général du Quai d'Orsay accompagne d'ailleurs la Guyane pour sa demande d'adhésion à la commission économique pour l'Amérique latine et la Caraïbe. "La première chose qui a séduit la commission du CARICOM (la Guyane a déposé une demande d'adhésion, ndlr), c'est quand on leur a présenté à images constantes une vision par satellite du Guyana." Grâce au savoir faire de Téléspazio, une mission se prépare pour parer au désastre qui s'y joue en ce moment en termes de bordure de rivage et de riziculture.
Mais la Guyane a d'autres atouts comme sa politique de traitement des déchets (ramassage, collecte, tri, concassage) et encore le ramassage des épaves automobiles (VHU)... "On a vraiment les moyens d'entrer dans la Caraïbe", conclut Rodolphe Alexandre.
FXG, à Paris