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Publié par fxg

Le président de la Collectivité territoriale de Guyane obtient 500 millions d'euros de prêts garantis par l'Etat

Rodolphe Alexandre est sans doute le dernier élu d'Outre-mer à avoir rencontré GPL. C'était hier après-midi, au moment même où l'Elysée annonçait le départ de la ministre du gouvernement et son remplacement par Ericka Bareigts. Mais la continuité de l'Etat étant une chose sacrée, ce dont le président de la collectivité de Guyane a parlé avec GPL reste d'actualité. Entretien.

"Ces 53 millions seront voués à la relance de l'activité économique"

Quel était l'objet de votre rencontre avec la ministre ?

Nous avons abordé beaucoup de sujets, la délinquance, les migrants, l'hôpital... A la suite de la réunion que j'ai eue avant-hier avec les parlementaires et le président de l'association des maires, David Riché, nous avons abordé la question du pétrole et des décrets qui devraient être signés par Ségolène Royal... Nous avons beaucoup parlé d'énergie, aussi bien sur l'Ouest, le littoral, par rapport à la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) dont les documents doivent se trouver à l'heure qu'il est sur le bureau de la ministre de l'Environnement et puis, nous avons abordé les questions de l'emprunt...

Qu'en est-il ?

Cet emprunt concerne particulièrement la CTG, car c'est le pôle économique de la Guyane. La première tranche de 53 millions va être débloquée d'ici le mois d'octobre. Nous allons ensuite lancer le principe des 100 millions par an de façon à relancer l'activité économique. ce sont des calculs faits avec l'AFD, la Caisse des dépôts, sous couvert de Bercy. Je rappelle que c'est la première fois, et c'est exceptionnel, que l'Etat apporte sa garantie. Ca nous demande de voir certains éléments fiscaux, par exemple l'octroi de mer qu'on pourrait ou non augmenter d'un point... Ca veut dire aussi qu'on travaille sur la taxe sur les services car il y a de nombreuses activités économiques ou autres qui ne sont pas touchés par l'octroi de mer. Nous pourrions ainsi élargir les recettes. Nous travaillons également sur le tabac, sur les droits de mutation... Autant d'éléments que l'on doit inscrire dans la loi de finance au mois d'octobre.

A quoi vont servir ces premiers 53 millions d'euros ?

Ces 53 millions seront voués à la relance de l'activité économique, les lycées de Saint-Laurent, de Maripa-Soula qui seront les premiers grands chantiers financés. Je viens de signer avec la Caisse des dépôts pour 68 millions de garantie financière avec la SIMKO. C'est plus de 600 logements et deux ans d'activité économique car cela permet immédiatement à la SIMKO de pouvoir engranger d'autres crédits. Ca signifie que le BTP va encore progresser !

Vous deviez aussi parler du RSA...

Le RSA pollue le budget de la CTG, puisque notre RSA est très spécifique. Il pèse 136 millions et en 2017, il pèsera 146 millions. Nous le finançons sur une part propre du budget de la collectivité, c'est la loi, et sur une part en compensation de l'Etat. Notre spécificité fait que le RSA revient à 205 euros par habitant lorsque dans l'Eure ou dans l'Aisne, on est à peine à 89 ou 110 euros. Et en Guadeloupe, c'est 160 euros ! Il faut que l'Etat, avec son dispositif d'ensemble sur la France, 300 millions, mette en place une sorte de préciput qui pourrait nous lettre 30 à 40 millions pour permettre que l'on puisse voter le budget et en même temps de lancer les opérations qui sont liées à l'insertion... Nous avons le soutien du président de l'association des départements sur ce dispositif parce que la Guyane est un cas spécifique ; nous dépassons Mayotte et sommes au-delà de la réalité budgétaire et selon les modes de calculs, c'est la CTG qui abonde à 70 % le RSA.

Vous allez assister à la conférence des ambassadeurs, qu'en attendez-vous ?

Ce n'est pas ma première rencontre avec les ambassadeurs. Nous avons pris l'initiative par un partenariat avec l'Etat de consolider nos relations sur les questions de coopération transfrontalière, transnationale ou encore de rivage. Nous avons mis en place une annexe à Paramaribo où notre fonctionnaire se trouve dans les locaux mêmes de l'ambassade de France. Nous avons lancé également le bac d'Albina, le raccordement téléphonique avec le Brésil. La coopération a vraiment commencé chez nous, d'autant que nous gérons sur les fonds européens le fonds du programme opérationnel Amazonie, à peu près 24 millions. La question, maintenant, c'est d'aller plus loin, c'est-à-dire d'aller sur des conventions à caractère industriel par exemple, de rentrer dans la Caraïbe, d'où notre demande au CARICOM qui a bien avancé et le secrétaire général du CARICOM devrait venir en Guyane. Nous avons aussi de Jean-Marc Ayrault, ministre des Affaires étrangères l'autorisation d'entrer en contact avec la commission économique pour l'Amérique latine et la Caraïbe, c'est une très belle avancée. Nous ne sommes plus dans un litige ou une confrontation, mais dans un partenariat très fort pour m'intérêt de nos pays et du territoire qui est le seul territoire ultrapériphérique en Amérique du Sud.

Propos recueillis par FXG, à Paris

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