Joseph Jos raconte Malraux et Césaire chez Idem
Joseph Jos revient sur la rencontre de Malraux et Césaire
L'universitaire martiniquais, Joseph Jos, était à Blois (41), le week-end dernier, pour participer aux Rendez-vous de l'histoire, une manifestation créée en 1998 à l'initiative de Jack Lang, alors député-maire de cette ville. Accompagné de Suzanne Dracius, Joseph Jos est venu présenter son dernier ouvrage (paru chez Idem), "Quand André Malraux rencontre Césaire". Joseph Jos s'est appuyé sur trois discours inédits prononcés à l'occasion de la venue du ministre de la Culture du général de Gaulle en Martinique en 1958. "Il s'agissait, écrit Joseph Jos, de la mission strictement politque degagner un référendum incertain." "Je suis venu, déclare André Malraux sur la place de la Savanne, vous présenter le projet de Constitution qui sera soumis à l'approbation de tout e peuple français..."
Et voici, en ce mois de septembre 1958, face à face deux grands écrivains français, deux humanistes, un gaulliste nationaliste et un progressiste autonomiste, "le mandataire d'un pays colonisateur et un colonisé épidermique de gauche"... Ce qui les lie, "les rapproche en complicité : la promotion de l'homme et, en particulier, sa promotion par la culture et l'art". Deux hommes aussi qui ont rompu avec le PCF, Malraux en 1941, Césaire en 1957.
A l'incitation du Parti communiste martiniquais, la Martinique s'apprête à voter non. Alors que dit Malraux ? "Si vous répondez oui, donnez-vous sa chance à la Martinique ? Il n'y a pas d'autres questions..." Le discours s'achève par une Marseillaise retentissante chantée par 20 000 voix. Malraux qui connaissait "la frénésie en Europe", découvre "l'exaltation politique". Il écrit sans ses mémoires : "C'était le hurlement de la liberté noire, celui des combattants de Toussaint Louverture et de l'éternelle jaquerie, inextricablement mêlé à l'espoir révolutionnaire, à la fraternité physique..."
Le 28 septembre 1958, la Martinique votait oui à 80 %...
FXG, à Paris
Idem, 154 p, 8,90 euros