Le Défenseur des droits et l'Outre-mer
Jacques Toubon, dans ses nouveaux locaux, place Fontenoy à Paris, occupés naguère par le ministre du Tourisme de Jacques Chirac, Léon Bertrand.
Un vieux briscard de l'outre-mer chiraquien
"Je connaîs l'Outremer depuis 40 ans", assure Jacques Toubon, l'ancien garde des Sceaux de Jacques Chirac et désormais Défenseur des droits. Depuis son passage comme chef de cabinet du secrétaire d'Etat à l'Outre-mer dans le gouvernement Couve de Murville en 1968-1969, il a souvent cotoyé les outre-mer. "Je m'occupais déjà du prix de la banane", lâche-t-il goguenard. Conseiller de Chirac à Matignon en 1974, il a vécu de près le référendum aux Comores en 1975. En 1978, il est avec Olivier Stirn quand ce dernier met en marche le plan pour installer les Hmongs en Guyane. "C'était le Brésil français", commente-t-il. Spécialiste de l'histoire de l'immigration (dont il a été le premier président du musée qui lui est dédiée), il rappelle volontiers que pendant la période coloniale, les gens des colonies ne pouvaient pas venir en métropole. "A l'exposition coloniale de 1931, les gens qu'on a fait venir du Cambodge, du Soudan, de Guyane, etc, ont pu le faire de manière totalement exceptionnelle." Il explique ainsi que les indépendances africaines des années 1960 aient donné lieu à un phénomène d'immigration. En 1968, il est frappé qu'il y ait encore, rue Oudinot, "un dossier de l'Outremer, un règlement de l'Outremer, qu'en aucun cas le ministère de la Santé ne puisse être compétent pour la Martinique ou la Polynésie..." Pour autant, il revendique d'être un jacobin montagnard pour qui l'égalité constitue l'alfa et l"oméga.
La loi égalité réelle outre-mer en débat, il la trouve bienvenue sur le plan politique : "Elle porte des mesures de caractère économique, politique... C'est plutôt des questions d'opportunité que des questions de droit..." Mais l'ancien baron du RPR devenu président d'une autorité indépendante, n'est pas naïf : "Une fois qu'elle sera votée, il faudra la mettre en oeuvre et il y aura, entretemps, les élections..." Même s'il pense que le texte sera voté de façon quasi unanime, et que l'ioutre-mer ne sera pas une question pour l'alternance.
FXG, à Paris