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Publié par fxg

Fanny Viguier et Vincent Frédéric

Fanny Viguier et Vincent Frédéric

Créole soul à la BNF

La photographe Fanny Viguier et le styliste saint-claudien, Vincent Frédéric, ont accroché neuf photographies sur une série de 21 issues du projet "Créole soul" sur les murs de la bibliothèque nationale François-Mitterrand à Paris le 15 décembre dernier. "Créole soul" est le début d’un manifeste créatif qui emploie la voie de la mode et de l’image afin de défendre une identité culturelle, un travail artistique couronné par la bourse des talents des jeunes photographe, organisée par la BNF et le ministère de la Culture. Si Fanny est la photographe lauréate, Frédéric est le directeur artistique et le porteur du projet. C'est son oeuvre, à la fois de styliste et de plasticien, qu'a saisie Fanny, sur les lieux mêmes de sa création, chez ses parents, à Caféière.

Les deux artistes se sont rencontrés il y a trois ans aux Gobelins, la prestigieuse école d'art parisienne. Ils ont fait leur première séance de prise de vues et l'aventure a continué quand Vincent a commencé à travailler sur le projet "Créole soul". "En 2013, en Martinique, j'ai assisté à un événement qui prouvait le design créole et j'ai poussé un coup de gueule ! Des bois flotté sur des robes créoles, une sandale sur la tête ! J'étais outré de voir cette manière dont on considérait la mode : du recyclage de la poubelle de la mer, de l'art plastique (rires) !" Ecoeuré de ce paroxysme du doudouisme, il dénonce la médiocrité. "Quand elle n'arrive pas à  se réinventer, notre culture reste un folklore exotique." Alors ll s'interroge : "Qu'est-ce qui définit l'identité dans le vêtement ? Les accessoires, les bijoux, les matières renvoient à des oeuvres picturales, à des personnages..."

De retour en Guadeloupe pour postuler à la licence professionnelle design, art, environnement, Frédéric commence par réaliser quelques collages numériques tandis que son objet universitaire est un projet iconique sur la tradition créole. Il s'aventure dans "la décomposition du madras dans le vestiaire féminin". Il refuse de s'enfermer dans une représentation artistique frontale qui ne serait que caribéenne et veut y parer en trouvant une "traduction en langage universel, non exotique, non néo-doudouiste". "Les clichés nous figent. Nous n'arrivons pas à sortir du folklore et à le transcender en art." Une première série de photos revisitant l’imagerie créole du début du siècle dernier à été réalisée en studio. Ils ont forgé des cartes postales qui déconstruisent les anciennes qui offrent "une vision fantasmée et occidentale des cultures créoles sans beaucoup d'humanité". Ils ont ensuite poursuivi leur exploration de la créolité dans l’environnement guadeloupéen, s'éloignant des clichés historiques pour désacraliser un mythe tropical suranné, sillonnant pour cela la mangrove sèche de la pointe de la Verdure au Gosier, le sommet de la Soufrière, le Matouba, la Pointe-des-Châteaux...

Ce n'est plus de la simple photographie de mode mais un véritable manifeste créatif et progressiste. Les deux artistes mettent en scène l'avènement du nouvel homme créole. "Un homme ayant su se décharger de son statut de descendant d’esclave pour se réinventer, et ne plus avoir à se présenter comme tel."

FXG, à Paris

Le petit neveu de Max

Vincent Frédéric est le petit-neveu de l'ancien directeur de cabinet de Lucette Michaux-Chevry à la Région, Max. Il a eu sn bac d'art appliqué à Basse-Terre, est parti faire un BTS de design en Vendée, poursuivre sa formation à l'université de Lyon avant de finir par HEAEC, l'école de mode de Genève.

Vincent travail sur une collection de vêtements et accessoires masculins qui tendent à renouer avec l’esthétique caribéenne et créole. Il insuffle ainsi subtilement dans des pièces « streetwear », des dentelles froncées, du madras et autres détails issus de costumes créoles. Il épure la technique jusqu’à en extirper l’essence, le squelette, afin de mieux la réinventer. Sa collection de ses sept modèles de chapeaux dont un salako et un congolais revisités, a été repérée par de grands ateliers comme Chanel, et il vient de la proposer au festival de Hyères.

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