Le Medef et la présidentielle
Présidentielle : des patrons exigeants
A l'invitation de Pierre Gattaz, président du Medef, les présidents de sept des neuf Medef outre-mer (Bernard Edouard, Martinique, Didier Fauchard, Réunion, Thierry Galarme, Mayotte, Stéphane Lambert, Guyane, Bruno Blandin, Guadeloupe, Dominique Lefeivre, Nouvelle Calédonie et Roger Hélène, Saint-Pierre-et-Miquelon) ont passé deux jours à Paris. Mardi, c'était avec la Fédération des entreprises d'Outre-mer, à l'occasion des voeux de son président, Jean-Pierre Philibert, et d'une table ronde sur la transition énergétique avec EDF. Mercredi, c'était pour participer au lancement du programme du MEDEF, "France Outre-Mer 2020". La campagne présidentielle entre dans une phase décisive et le Medef souhaite interpeller chaque candidat sur l’importance de nos outre-mer et sur "la nécessité de bâtir un projet de long terme pour le développement de ces territoires".
Tour à tour, chaque patron de Medef local a exposé la situation de son territoire. Particulièrement écouté puis loué, Bruno Blandin a vanté l'expérimentation du "pacte emploi" signé avec Pôle emploi : "700 emplois ont ainsi été créés en Guadeloupe." Un façon pour Pierre Gattaz de dire que le patronat a joué le jeu des contreparties au crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE)...
Le Medef n'a pas nommé son candidat pour la présidentielle, mais il a fixé ses exigences. Le programme outre-mer 2020 insiste sur trois dispositions essentielles : les exonérations de charges sociales, la pérennisation de la défiscalisation et la simplification. Une majorité s'est aussi exprimée en faveur des zones franches globales, voire un statut fiscal spécifique.
Le crédo des patrons d'outre-mer a été clairement exposé par le président Philibert : "Un gouvernement qui ose faire des Outre-mer une priorité, qui impose un ministère régalien, qui impose ses choix à Bercy, qui ose une politique offensive et courageuse, qui ose l'innovation..."
Les patrons d'outre-mer ont eu à chaque fois les honneurs de la ministre des Outre-mer qui s'est fait fort de défendre le bilan du quinquennat avec la baisse du chômage des jeunes de 18,6 % entre 2013 et 2016, la hausse du nombre d'emplois salariés (19 000 créations soit 14 % du chiffre national), le gel de la dégressivité des abattements dans les zones franches d'activité, le déblocage depuis septembre de dix gros dossiers de défiscalisation pour 100 millions d'euros, le préfinancement du crédit d'impôt... La reprenant sur le CICE, Pierre Gattaz lui a clairement signifié son désaccord : "Ca ne suffit pas !"
FXG, à Paris