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Publié par fxg

Christophe Sirugue était en Guyane

Interview. Christophe Sirugue, ministre de l'Industrie

"La Montagne d’Or démultipliera la production"

Qu'est-ce que la visite du ministre de l'Industrie, à trois mois de la présidentielle, dans un territoire qui n'a quasiment pas d'industrie, peut apporter ?

L’industrie est au cœur du développement des territoires et il me semble pertinent de venir partager avec les acteurs économiques et institutionnels l’importance de toutes ses filières et leur impact sur l’attractivité du territoire. Je le fais d’ailleurs très régulièrement dans les régions. L’industrie outre-mer connait une nouvelle dynamique depuis 2013. C’est avec beaucoup d’intérêt et d’enthousiasme que je viens le constater sur le terrain. Je rappelle ici que la Guyane compte plus de 1000 établissements industriels et que les mines, font partie intégrante de mon portefeuille ce qui justifie pleinement ma présence ici.

Êtes-vous en campagne ou profitez-vous d'un des derniers tirs d'Ariane du quinquennat pour venir ?

Je ne suis pas candidat aux élections présidentielles, vous l’auriez su bien avant si tel était le cas. Dès mon arrivée au gouvernement j’ai émis le souhait de me rendre dans les Outre-mer pour y mesurer le potentiel de développement des différentes filières industrielles et rencontrer les acteurs qui y contribuent. J’ai choisi la Guyane, car c’est un territoire dynamique où plusieurs secteurs sont porteurs. Je pense notamment aux filières bois, aurifère, agro-alimentaire, à la pêche, et bien sûr au spatial. La Guyane a beaucoup d’atouts et je suis très heureux de venir les découvrir. Il n’est jamais trop tard pour bien faire, venir promouvoir l’industrie et en favoriser le rayonnement régional est toujours utile. Le Gouvernement sera mobilisé jusqu’au terme de son quinquennat. Nous travaillons pour l’avenir du pays et c’est essentiel.

Quelle est votre position sur l'exploitation pétrolière en Guyane ?

La présence d’hydrocarbures au large de Guyane relève aussi bien de l’intérêt national que de celui du territoire. Les décisions doivent prendre en compte tous les paramètres industriels, financiers, environnementaux, sanitaires, énergétiques. Aujourd’hui, il n’est question que de permis de recherche qui ont vocation à déterminer les réalités potentielles des zones d’exploitation futures envisagées. L’analyse de ces études permettra de passer ou non à une phase d’exploitation, laquelle est conditionnée à d’autres autorisations. Quoi qu’il en soit, la collectivité territoriale de Guyane sera partie prenante des décisions.

S'agissant de la montagne d'Or, le projet vous semble-t-il opportun ?

Le projet Montagne d’or fait partie des trois grands projets aurifères avec celui de l’Espérance et de Dieu merci dont les dimensions stratégiques appellent de notre part un soutien actif. Non seulement la Montagne d’Or démultipliera la production d’or, mais elle créera, dès sa phase de construction, 1000 emplois ; son exploitation, représentera 800 emplois sur une période d’au moins 13 ans. Enfin ce projet favorise, par ses effets induits, les démarches en faveur de la prévention, la réduction du travail informel et des pratiques illégales, la modernisation du secteur minier et son adaptation aux exigences des Mines responsables. C’est un projet structurant pour la filière qui doit être mené de manière exemplaire en tenant compte à la fois des impératifs écologiques et économiques. Dans ce domaine, je me réjouis de l’adoption en première lecture de la proposition de loi portant adaptation du code minier au droit de l'environnement. Une proposition très suivie par les députés de Guyane et que j’ai défendue.

Ariane-6 cherche à réduire le coût des lanceurs. Cette option choisie par les gouvernements européens ne va-t-elle pas pénaliser l'emploi ?

Le choix fait par les Gouvernements découle d’un constat simple : la concurrence mondiale sur les lanceurs est de plus en plus forte, et les progrès techniques font baisser les prix. Tout l’enjeu pour Ariane 6 est d’être compétitive, et pour cela la réduction des coûts est indispensable, en continuant à bénéficier de la fiabilité qui fait le succès d’Ariane 5. Ce qui aurait pénalisé l’emploi, ç’aurait été de développer un lanceur trop cher pour le marché, qui n’aurait pas rencontré le succès commercial espéré.

Outre le spatial et le BTP, quels secteurs industriels pourraient apporter de la richesse à la Guyane ?

Naturellement la filière du bois, mais également celle des énergies renouvelables et celle du numérique. La Guyane présente par ailleurs un fort potentiel de développement pour la construction de drones, ce qui participe pleinement au rayonnement de l’offre technologique française en Amérique du Sud. Toutes les filières pourront et devront être développées dans le cadre de l’Industrie du Futur. Ce sera par exemple le cas pour la filière bois avec la localisation numérique des arbres à abattre. L’Etat accompagnera ses projets notamment via BPI France.

Propos recueillis par FXG et PYC

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