Energie et canne à sucre à Marie-Galante
Albioma, CNR, SRMG, CCMG... Ce qui bloque le lancement de la campagne sucrière à Marie-Galante
La Sucrerie-Rhumerie de Marie-Galante (SRMG) et donc la campagne sucrière de Marie-Galante ne démarreront pas tant que le renouvellement de convention liant l'Etat, la communauté de communes (CCMG), les conseil régional et départemental et les acteurs de la filière ne sera pas signée. Une réunion doit avoir lieu lundi 20 février à la Région Guadeloupe pour tenter de régler cet épineux problème. Au gouvernement, on considère que le projet bagasse biomasse développé par Albioma n'est absolument pas incompatible avec le projet de la Compagnie nationale du Rhône (CNR) soutenu par Maryse Etzol, maire de Grand-Bourg et présidente de la CCMG, et primé par le ministère de l'Environnement ; mieux, il est complémentaire, assure une source gouvernementale. Mais le blocage actuel présente, outre le risque de mettre en péril la campagne sucrière, celui d'un contentieux que n'assumera pas l'Etat et qui coûterait cher aux contribuables, notamment marie-galantais. L'Etat rappelle qu'il est lié par la précédente convention signée en 2012, mais également par un ensemble de délibérations des différentes collectivités et différents courriers d'adhésion au projet Albioma. L'argument de la CCMG est de dire que le projet présente des risques sanitaires. "Nous n'avons pas connaissance de tels risques, ni d'aucun rapport allant dans ce sens", précise notre source gouvernementale.
Autre élément peut-être pour expliquer la position de la CCMG : l'intérêt actionnarial de l'Etat. Or, l'Etat est actionnaire des deux entités. 6,1 % chez Albioma via la CDC ; 33,2 % chez CNR, via CDC, et 49,9 % pour Engie dont l'Etat est le principal actionnaire... "Le seul intérêt de l'Etat, nous fait-on savoir à Paris, est le développement des énergies renouvelables et la pérennisation de la filière canne sur l'île."
Le projet d'Albioma permettrait de moderniser la SRMG et de supprimer la vieille chaufferie. L'investissement qui se chiffre en plusieurs dizaines de millions d'euros nécessite la revente de l'électricité produite à dans la future centre bagasse-biomasse sur la Guadeloupe continentale tout en permettant au proojet CNR de développer l'éolien et le solaire pour faire de Marie-Galante un territoire autonome et à énergie positive. "Même s'il faut importer des copeaux de bois, l'empreinte carbone en serait amélioré eu égard au fioul que l'ion brule actuellement, poursuit notre interlocuteur. On ne peut plus se permettre d'attendre, la campagne doit être lancée." Il est clair que juridiquement, le blocage des fonds nécessaire au démarrage de SRMG n'est dû qu'au refus de la CCMG de signer le renouvellement de la convention."
FXG, à Paris