Les socialistes d'Outre-mer et la candidature de Benoît Hamon
Victorin Lurel, secrétaire national à l'Outre-mer du parti socialiste entend bien jouer un rôle dans la campagne de Benoît Hamon tout en lui demandant de recentrer son programme.
Les socialistes d'outre-mer ont rendez-vous avec Hamon
La sortie d'Emmanuel Macron sur "la colonisation, crime contre l'humanité" a été saluée par nombre de socialistes dans les Outre-mer, au premier rang desquels le secrétaire national à l'Outre-mer du PS, Victorin Lurel, qui s'en est réjoui sur twitter. Pour autant, ce dernier assure ne pas avoir rallié le panache de l'ancien banquier d'affaires. Comme la ministre des Outre-mer, Ericka Bareigts, le Guadeloupéen se dit "loyal et régulier" et soutient la candidature de Benoît Hamon. C'est ainsi qu'il sera l'après-midi du vendredi 24 février à la tête de la délégation que recevra Benoît Hamon à son siège parisien de campagne. La délégation sera composés de parlementaires d'outre-mer (Patrick Lebreton devrait y être), des premiers secrétaires fédéraux socialistes d'outre-mer et de quelques ministres en exercice.
L'objet de cette rencontre, c'est une prise de contact et une présentation (Benoît Hamon connaît mal le landernau ultramarin), la préparation du bilan national et outre-mer du quinquennat Hollande, des propositions pour le programme global et territoire par territoire du candidat du PS (elles devraient reprendre celles qu'avaient préparé Manuel Valls pour la primaire) et l'organisation de la campagne outre-mer et dans le 6e DOM hexagonal.
Le Martiniquais Valentin Narbonnais, en charge des Outre-mer lors de la campagne de Benoît Hamon pour la primaire, n'apparaît dans le dernier organigramme du candidat PS...
Pour le moment tout n'est pas fluide entre Benoît Hamon et les barons du PS. Il y a cinq points de désaccord : le bilan (il lui est demandé d'adoucir ses critiques), la loi El Khomry (on lui accorde la suppression de l'article 2, mais pas plus), le revenu universel (on lui demande de se limiter à une expérimentation), la fiscalité des classes moyennes (Hollande les ayant bien mis à contribution lors des deux premières années du quinquennat, il lui est demandé de lever le pied) et enfin la laïcité (on attend de lui de la clarté vis-à-vis de l'islamisme et du communautarisme, bref d'oublier son électorat de Trappes dans les Yvelines).
Quant à l'accord mort-né avec Jean-Luc Mélenchon, le secrétaire national à l'Outre-mer du PS estime que le patron de la France insoumise "ne vise pas l'élection" à l'Elysée, mais veut en profiter pour "tuer le PS". Tout cela pourrait bien participer à ouvrir un boulevard au centre gauche pour Emmanuel Macron avec peut-être, à la clé, des ministres socialistes ou, à tout le moins, des députés socialistes puisque à la Réunion, le PS Gilbert Annette qui a rallié Macron, a assuré qu'il voulait la réélection d'Ericka Bareigts et de Monique Orphé.
FXG, à Paris