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Publié par fxg

Thierry Dol et Me Alex Ursulet, jeudi 2 février avant leur audition chez la juge Nathalie Poux

Thierry Dol et Me Alex Ursulet, jeudi 2 février avant leur audition chez la juge Nathalie Poux

Thierry Dol exige de Hollande la vérité "les yeux dans les yeux"

Entendu jeudi 2 février par la juge antiterroriste, Thierry Dol lui a remis sa lettre au président de la République et s'est constitué partie civile.

Thierry Dol a été entendu jeudi pendant trois heures par Nathalie Poux, juge d'instruction anti-terroriste qui instruit l'enquête sur l'enlèvement et la séquestration des quatre anciens otages français au Niger entre 2010 et 2013. Accompagné de son avocat, Me Ursulet, il a remis à la magistrate une copie de la lettre qu'il a adressée au président Hollande à la suite de la diffusion sur France 2, jeudi 26 janvier, d'Envoyé spécial. Cette émission était consacrée pour partie aux négociations financières conduites entre l'Etat et les preneurs d'otages. "Le président de la République doit donner les moyens à la justice de faire la transparence sur ce dossier", a déclaré Thierry Dol à France-Antilles peu avant d'être reçu par la juge. Lors de cette audition, comme à chaque fois depuis la première en décembre 2013, la juge l'a informé de l'évolution des investigations. C'est dans ce contexte que Thierry Dol a évoqué les informations d'Envoyé spécial que ni la justice, ni l'Etat n'ont été en mesure jusqu'alors de lui donner.

Ces révélations l'ont sidéré. D'abord, la rançon de 6 millions d'euros payés par Areva pour la libération assez rapide de l'épouse d'un des otages, Mme Laribe. Les kidnappeurs n'en auraient pas touchés l'intégralité.... Ensuite, la libération des autres qui aurait du avoir lieu dans la foulée de celle de Mme Laribe. Selon le négociateur Jean-Marc Gadoullet, tout était pourtant prêt, mais le général Puga, chef d'état-major du président, aurait donné l'ordre de tout stopper entre les deux tours de l'élection présidentielle de 2012. Les mails et les fax que Gadoullet lui a adressés alors, pour l'avertir du danger que cela faisait courir aux otages, semblent donner foi à sa version.

Les explications terribles d'Envoyé spécial

Le président Hollande a déclenché ensuite une guerre contre AQMI au Mali. Thierry Dol s'en souvient encore : "C'était le 24 février 2013, au 896e jour de ma captivité, j'ai vu un hélicoptère français à 200 ou 300 mètres qui nous a mitraillés. Nos geôliers nous ont évacués, puis j'ai vu un avion Rafale bombarder le camp."

Il faut attendre 18 mois pour que les otages soit libérés après qu'une nouvelle rançon soit versée par la nouvelle équipe de négociateurs conduite par un certain Lorenzi : un sac plein de liquide est déposé dans le désert... Quelques jours après, deux journalistes de RFI sont enlevés et assassinés. Une note de la DGSI estime que c'est un message adressé à la France, que les tueurs sont les mêmes que les ravisseurs de Dol...

Ainsi toutes les questions que se posait Thierry Dol trouvent des réponses au moins partielles dans le reportage de France 2... C'est de cela que Thierry Dol parle dans la lettre au président à qui il demande un entretien, "les yeux dans les yeux".

Thierry Dol s'est constitué partie civile sur le volet pénal de l'enquête liée aux conditions de sa libération. Il a demandé la déclassification des documents secret défense et l'audition de l'ancienne patronne d'Areva, Anne Lauvergeon.

FXG, à Paris

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