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Publié par fxg

Fondation esclavage

Une fondation pour la mémoire de l‘esclavage, des traites et de leurs abolitions

L'économiste et ancien Premier ministre du Bénin, Lionel Zinzou, a remis au chef du gouvenrement, Bernard Cazeneuve, son rapport de mission sur la création d'une nouvelle institution : la fondation pour la mémoire de l‘esclavage, des traites et de leurs abolitions.

François Hollande avait confié cette mission à Lionel Zinzou, lors de la journée nationale de commémoration de l'abolition de l'esclavage au jardin du Luxembourg. Ce 10 mai 2016, le torchon brûlait entre celle qui était encore présidente du Comité nationale pour la mémoire et l'histoire de l'esclavage (CNMHE), Myriam Cothias, et certains de ses membres. Le Comité de la marche du 23 mai 1998 (CM98) du professeur Serge Romana menaçait alors de créer sa propre fondation, Esclavage et réconciliation, avec des chefs d'entreprises antillais dont Bernard Hayot ou José Gaddarkhan.

Lionel Zinzou a donc associé, dans le cadre d’un comité de pilotage, les personnalités impliquées dans le processus d’activation de cette mémoire et les chefs d'entreprise.

L'hôtel de la marine

La fondation, indique le rapport Zinzou, devra établir « un pont entre l’Europe, l’Amérique, les Antilles et l’Afrique », diffusera la connaissance de l’esclavage, de la traite et du combat des abolitionnistes, et réfléchira à l’édification d’un mémorial aux esclaves (avec les noms des affranchis de 1848) et d’un lieu muséographique à Paris (l’ancien Musée national des arts et traditions populaires ou le Jardin d’agronomie tropicale sont suggérés).

Au terme de ses travaux, la mission préconise de constituer une fondation ou un groupement d’intérêt public (GIP), de lui donner une assise interministérielle élargie et susceptible d’avoir une surface financière plus étendue grâce à des financements privés. Elle propose qu'elle ait son siège à l'hôtel de la Marine, place de la Concorde, d'où elle animerait le réseau des organismes mémoriels dans l’Hexagone, en Outre-mer avec les institutions analogues à l’étranger,

La fondation devrait absorber le CNMHE, mais aussi jouer de synergie avec la Cité des Outre-mer et l'Agence de promotion des cultures des outre-mer et encore se conventionner avec le Memorial ACTe de Pointe-à-Pitre, transformé en établissement public de coopération culturelle.

FXG, à Paris

Les 7 recommandations du rapport

Recommandation n°1 : Proposer aux pays étrangers, principalement d’Afrique et d’Amérique latine, parties prenantes de la traite et de l’esclavage dans les océans Atlantique et Indien, de s’associer à la création de la Fondation, afin de coopérer aux recherches, aux créations culturelles, aux célébrations valorisant la mémoire et les cultures des Outre-mer.

Recommandation n°2 : Faire en sorte que la future Fondation, avec l’aide du ministère de la culture et de la communication (direction du service des musées), engage un programme de coordination des sites et musées dédiés à la mémoire de l’esclavage : finalisation de l’inventaire des collections en priorité, réalisation d’un guide national, création d’un portail numérique de l’ensemble des initiatives des institutions et « entreprises de mémoire », soutien à la création culturelle, signalétique nationale.

Recommandation n°3 : Établir le siège de la future Fondation dans l’Hôtel de la Marine de la place de la Concorde, symbole historique de la traite et de l‘abolition, et lieu de prestige faisant hommage aux populations qui ont l’esclavage en partage et en mémoire.

Recommandation n°4 : Commander à l’Opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la culture (OPPIC) de réaliser des études techniques sur l’implantation du dispositif de médiation sur l’esclavage sur l’ancien bâtiment du Musée des arts et traditions populaires (MNATP) ainsi que sur le projet de Mémorial des noms ; poursuivre avec la Ville de Paris la concertation sur la recherche de sites.

Recommandation n°5 : Organiser une réunion interministérielle pour fixer les contributions ministérielles, ainsi qu’une réunion de cadrage financier avec les établissements publics appelés à participer à la future institution mémorielle.

Recommandation n°6 : Prévoir dans la gouvernance de la Fondation, à côté des organes prévus par les statuts-types des fondations, un conseil d’orientation permettant d’assurer la participation des acteurs de la mémoire.

Recommandation n°7 : Élaborer un projet de création d’un groupement d’intérêt public préfigurateur d’un établissement public et de la Fondation nationale.

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