La Guadeloupe numérique à l'assaut d'une clientèle touristique mondiale
Le CTIG prend le virage digital
Finie la multitude de sites (agences, compagnies aériennes, locations de voitures, hébergements, restaurants, activités de loisirs), le CTIG propose sur son site une plateforme numérique unique pour préparer et acheter ses vacances o péyi !
Comment rendre la Guadeloupe visible sur la terre entière, comment permettre aux consommateurs de devenir des prospects, des clients et des prescripteurs ? Bien sûr le web est depuis longtemps déjà l'outil essentiel de la promotion touristique puisque le e-tourisme représente déjà 28 milliards d'euros en France. Et 40 à 45 % des gens utilisent le Net pour "booker" la totalité de leur voyage. C'est sur cette dynamique que le Comité du tourisme des îles de Guadeloupe entend surfer pour améliorer les performances et l'attrait de la destination. Pour cela, le CTIG a développé avec l'entreprise américaine Mc Cann un écosystème digital et technologique inédit (avant même Porto-Rico et les Bahamas qui sont aussi dessus). Le principe, c'est un site unique qui permet tout à la fois de visiter virtuellement l'archipel par le biais d'un film interactif qui met en scène un guide touristique (l'acteur Jean-Louis garçon) ou par le biais de de l'encyclopédie interactive (Guadeloupédia). Ainsi l'internaute peut explorer et évaluer l'ensemble des offres touristiques, mais aussi réserver et payer son vol, son hébergement, sa location de voiture mais également ses activités de loisir et ses adresses de restauration.
Car la plateforme s'ouvre aussi à tous les professionnels qui peuvent y publier leurs offres, leurs tarifs, leurs disponibilités, leurs promotions et encore les avis de leurs clients. Même les petits opérateurs de tourisme absents de la toile y ont accès.
Prochaine présentation à New York
Pour lancer cette nouvelle plateforme numérique, le président Ary Chalus, celui du CTIG, Louis Molinié, et son directeur général,, Willy Rozier, ont participé jeudi à Paris à la présentation de leur bébé "magique". "Data is gold", a vanté François Tastet de Mc Cann, qui a développé la plateforme. Sur le modèle des algorythmes de facebook, à l'issue de la visite virtuelle, l'internaute reçoit des propositions sensées coller à son profil. Plus largement, les prestataires seront aussi informés des tendances des consommateurs (plage et soleil, tourisme vert, activités nautiques, culture...). Toutes ces données permettront à l'ensemble des acteurs de la destination d'ajuster son offre aux tendances du moment.
Aujourd'hui, le CTIG a pris de l'avance technologique, mais il compte bien l'accentuer encore. La version 2 devrait sortir avant la fin de l'année et la version 3 est déjà en chantier (elles existeront aussi en anglais). Elle devra intégrer les autres secteurs d'activité comme le commerce, l'artisanat, les services y compris l'art. "On va atteindre tout ce qui se produit en Guadeloupe, explique Willy Rozier, et tout ce qui permet à l'économie d'être plus performante."
Après Paris hier, le CTIG présentera sa nouvelle plateforme à New York.
FXG, à Paris
http://www.lesilesdeguadeloupe.com/tourisme/fr-fr/film-interactif
Une campagne TV et facebook
Pour faire connaître ce nouvel outil aux internautes, le CTIG, s'inspirant du jeu "pokemon go" lance une campagne nationale sur facebook et à la télé (France TV et BFM TV) qui met en jeu 100 billets d'avion sur Air Caraïbes et 30 forfaits B&You 30 GO de Bouygues télécom. L'enjeu, gagner à travers un processus de géolocalisation des "gwada points" disséminés dans 35 villes de l'Hexagone Les "gwada points" seront ouverts du 24 mars au 27 avril.
Un écosystème digital comme un label
Il a fallu deux ans de recherche et de développement et 3 millions d'euros d'investissement dont 1,2 pour le CTG, pour arriver à obtenir ce produit. "Jamais une destination dans le monde ne s'était penchée sur un tel projet, explique Willy Rozier. Aujourd'hui, nous sommes les premiers." Un peu plus de 500 professionnels ont déjà signé un contrat de partenariat avec le CTIG. "Nous embarquons un peu plus de 150 professionnels par jour et il sont environ 6000 en Guadeloupe." Selon le président Chalus, le terme d'écosystème fait aussi bien référence à celui du tourisme avec ses hôtels et ses plages, qu'à la biodiversité... "C'est un nom que j'ai choisi, conclut le président, pour que ce soit le label."
Trois questions à Louis Molinié, président du CTIG
"C'est comme un supermarché"
Quel est le principe de cette plateforme numérique ?
Le principe de ce film interactif, c'est comme un supermarché où vous allez tout trouver. Tous les socio-professionnels du tourisme y seront pour vendre leurs produits, leurs villas de luxe, leurs randonnées à pied ou en jetski... Ce sont eux qui vont vendre leur image.
Concrètement, comment on fait ?
Le touriste va cliquer, se balader et aura le choix. Il n'aura plus besoin d'aller sur plusieurs sites. Tous les choix seront sur ce seul site et le touriste pourra acheter tout son voyage avec ses activités. Il fait son parcours et son marché.
Quels retours en attendez-vous ?
Nous attendons d'abord une extension de la période touristique et aussi que le touriste dépense un peu plus. Actuellement, un touriste dépense 80 euros par jour, nous visons 100 euros. En termes de nombre de touristes, actuellement nous en sommes à 800 000 et d'ici l'année 2020, nous espérons atteindre le million.
ITW Ary Chalus, président de la Région
"Nous visons la création d'un millier d'emplois chaque année"
Pourquoi avoir investi 3 millions dans ce projet ?
Ce qui est important, c'est de donner des informations à la population française et par la suite au niveau international sur ce qu'est la Guadeloupe, ce qu'on peut y trouver pour pouvoir augmenter le nombre de touristes. Ca coûte cher, mais je suis sûr que nous aurons un bon retour sur investissement car ce projet va permettre de créer des emplois pour nos jeunes. Nous avons l'objectif de toucher le million de touristes et cela va augmenter notre produit intérieur brut, donc nos recettes et participer à la création d'emplois. Nous visons la création d'un millier d'emplois chaque année.
Est-ce que cela va changer pour l'image de marque de la Guadeloupe e matière de visibilité ?
Déjà, faire mieux connaître la Guadeloupe, puisque beaucoup parlent de la Guadeloupe mais sans savoir ce qu'elle a à offrir. Aujourd'hui, ça permet d'être mieux connus mondialement, que les touristes de l'Inde et de l'"Amérique viennent chez nous. Plus nous aurons de touristes, plus nous aurons d'embauches. Aujourd'hui, je peux dire qu'Air Caraïbes est en train de recruter 200 personnes. Si cette compagnie recrute aujourd'hui, c'est parce qu'il y a une demande ! Le tourisme doit être pour nous le premier créateur d'emplois.
D'un point de vue pratique, quelle est la valeur ajoutée de cette plateforme digitale ?
Je prends un exemple : ceux qui proposent de la plongée sous-marine ou du jetski pourront se mettre sur le site pour se faire connaître et rendre accessible leurs offres aux réservations. C'est un plus pour la Guadeloupe et c'est une première.
C'est aussi une ouverture à l'international...
Nous avons déjà des touristes qui viennent de l'étranger et qui ont des difficultés à savoir ce qui existe. D'ailleurs, dans le cadre du plan 500 000 formations, nous avons mis en place un gros volet de formation à l'anglais ^pour que nous puissions parler anglais en Guadeloupe, mais également en espagnol. Tout cela à des fins touristiques.
Propos recueillis par FXG, à Paris