Le Cinaxe au parc de la Villette doit accueillir la Cité des Outre-mer
Anne Hidalgo, Ericka Bareigts et François Hollande au lancement de la Cité des Outre-mer à la Villette
Hollande lance la cité des Outre-mer
Promesse du candidat Hollande, la cité des Outre-mer a été officiellement lancée hier au parc de la Villette à Paris.
La Région Ile de France dénonce une improvisation et une absence de concertation pour pérenniser son financement.
Le chef de l'Etat, la maire de Paris et la ministre des Outre-mer ont participé vendredi matin au parc de la Villette à Paris à la cérémonie de signature de la "convention de lancement de la cité des Outre-mer". Face à la Cité des sciences et de l'industrie, l'ancien cinéma désaffecté, le "Cinaxe", a été racheté par le ministère des Outre-mer qui va le transférer au futur établissement public industriel et commercial de la cité des Outre-mer. Après deux ans de travaux, on nous promet une ouverture en 2019.
La future cité s'ouvrira sur 1600 m2 avec une salle de spectacle modulable, deux espaces d'exposition, l'un permanent, l'autre temporaire, une médiathèque connectée, des salles de réunion et de coworking ouvertes aux associations et entrepreneurs des Outre-mer, une serre tropicale, un restaurant et un bar-glacier. "Nous sommes à l'heure au rendez-vous", a lâché la ministre des Outre-mer. "C'est un message de reconnaissance de la diversité et de volonté d'unité, a déclaré le président Hollande. Les Outre-mer nous donnent une force humaine au-delà des distances et des différences."
Annoncé depuis 2013 par Victorin Lurel, le projet semblait piétiner et c'est in extremis et de manière toute symbolique qu'Ericka Bareigts est parvenue à lancer juste avant la fin du quinquennat le 27e engagement du président sortant.
"Spectacles, expos, centre d'affaires et même un restaurant, c'est une approche diversifiée pour une valorisation des territoires la plus complète", s'est réjouie l'ancienne ministre George-Paul-Langevin. Son ancienne conseillère culturelle, Barbara Jean-Elie, a été nommée en charge de la mission de préfiguration de la cité il y a tout juste deux mois. Ce poste échu en 2012 au préfet Lacroix est resté longtemps vacant après le refus de Jean-Claude Cadenet qui souhaitait achever sa mission à la tête de Ladom.
Ericka Bareigts assure avoir verrouillé son affaire en ayant inscrit 10 millions d'euros au budget 2017 de sa mission et transmis le décret portant création de l'établissement public de la Cité des Outre-mer au conseil d'Etat en même temps que les partenaires signaient la convention.
La ministre ne veut pas croire que le gouvernement qui sera en place après le mois de mai ne vienne casser son lancement : "L'argent est là, il n'y a aucune raison ! Ce serait de la malveillance politique, mais personne n'est malveillant en politique pour les outre-mer."
FXG, à Paris
La Région Ile de France absente
En 2013, lors de la première annonce de ce chantier de la Hollandie, les partenaires étaient trois. En plus de la ville de Paris et de l'Etat, il y avait la Région Ile de France alors à gauche. Hier, la présidente LR Valérie Pécresse, brillait par son absence alors que la ministre assure que ses services lui ont demandé de venir. Son vice-président en charge de suivre le dossier de la Cité des Outre-mer, Patrick Karam, s'en explique en soulignant "le caractère totalement improvisé de l’annonce de la Cité des Outre-Mer, à une semaine de la période de réserve électorale" et en regrettant l'absence de "concertation nécessaire pour garantir le financement de ce projet et son avenir"
Patrick Karam s'étonne qu'aucun appel d'offres ne soit lancé auprès des cabinets d'architecture et affirme qu'il n'y a que 1,5 million d'euros au budget 2017 pour la Cité : "La ministre annonce 10 millions, mais il y aura des surcoûts et un déficit de fonctionnement." Il ironise sur "la pierre qu'a posée François hollande pour un projet mort-né". La Région Île-de-France ne ferme toutefois pas complètement la porte puisque selon son vice-président, Valérie Pécresse est "intéressée" par ce projet qu'elle veut "plus ambitieux et pérenne". Elle demande, avec Patrick Karam et Babette de Rozières, que toutes les parties prenantes soient réunies rapidement pour "construire un projet solide et boucler son financement, qui n'est pas assuré à ce stade".
Hollande fait son bilan outre-mer
Le discours du président de la République a été un véritable pladoyer pro domo pour le bilan de sa politique outre-mer. Il a cité la création d'un groupe d'intérêt publique pour la fondation mémoire de l'esclavage, la recherche deux lieux pour accueillir le mémorial des noms et un musée de l'esclavage, "pour répondre à la préconisation d'Edouard Glissant", la commission pour le transfert des enfants réunionnais dans l'Hexagone, la loi Lurel contre la vie chère, la loi Bareigts pour l'égalité réelle, la défense de la banane, du sucre et du rhum, de l'octroi de mer, l'extension et la revalorisation des crédits d'impôt outre-mer, un budget préservé, un effort pour les hôpitaux. Pour finir il a rappelé que pas un territoire d'outre-mer n'avait échappé à son agenda.
Ericka Bareigts : "On est dans le parc de la Villette, le parc européen le plus visité. Beaucoup de monde va venir et nous allons pouvoir diffuser toutes nos convictions sur les outre-mer, notre diversité océanique, montrer nos talents, changer les regards... Il y a la culture, la gastronomie, mais aussi nos savoir-faire économiques, environnementaux, la mémoire... Tout cela va être réuni ici."