Les Régions d'outre-mer et la présidentielle
Soibahadine Ibrahim Ramadan, président du conseil départemental de Mayotte, Alfred Marie-Jeanne, président de la CTM, Philippe Richert, président de la Région Grand Est et de Régions France, et Ary Chalus, président de la Région Guadeloupe le 29 mars à Paris
Les propositions de "Régions France" aux candidats à la présidentielle
Alfred Marie-Jeanne (Martinique), Ary Chalus (Guadeloupe), Rodolphe Alexandre, en audioconférence depuis Cayenne, et Soibahadine Ibrahim Ramadani (Mayotte) étaient hier avec le président Philippe Richert (Grand-Est) au siège parisien de l'association "Régions France". Ils on présenté leurs six propositions aux candidats à l'élection présidentielle "pour redonner des capacités financières aux Régions et collectivités régionales d'Outre-mer".
Le président martiniquais qui a présidé la commission outre-mer, a détaillé les mesures souhaitées à commencer par l'amélioration de leur pouvoir fiscal et financier. Si la dotation globale de fonctionnement (DGF) sera remplacée en 2018 par une rentrée fiscale (TVA,) les chefs d'exécutifs souhaitent la même évolution avec la dotation globale de décentralisation dont le montant est supérieure à celui de la DGF. Ils souhaitent encore pouvoir moduler le taux de l'octroi de mer jusqu'à 5 % contre 2,5 % actuellement (sauf pour la Guyane qui bénéficie déjà du taux à 5 % depuis la loi égalité réelle Outre-mer). Ils veulent aussi étendre cet octroi de mer aux services qui en sont exonérés. "C'est notre proposition phare", a insisté Alfred Marie-Jeanne. Concernant la taxe carbone, ils souaihaitent qu'une partie de celle-ci revienne aux régions. On attend de cette nouvelle taxe 250 millions d'euros d'ici cinq ans. Même si les retombées ne sont pas aussi importantes que pour la taxe carbone, les présidents de régions ultramarines estiment que le tourisme doit aussi générer un retour fiscal, à l'instar de ce qui ce fait en Corse. Enfin, les élus souhaitent plus de transparence sur les prix des carburants.
Selon Ary Chalus, certains candidats se sont déjà inspirés de leurs propositions sur l'octroi de mer, la taxe carbone ou la continuité territoriale, mais, précise-t-il, "ce qui nous intéresse, c'est comment ils comptent mettre en oeuvre ces mesures." L'élu guadeloupéen considère néanmoins que les Outre-mer doivent être considérées comme toutes les autres régions de France, ajoutant non sans humour : "Parle-t-on des Français de Savoie ?" Quant à Alfred Marie-Jeanne, il a prévenu : "En juin, je n'ai plus de fric pour payer le personnel."
FXG, à Paris