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Publié par fxg

La Martinique aux portes du patrimoine mondial

En février 2018, le dossier d'inscription de la Martinique au patrimoine mondial de l'humanité sera aux mains de l'UNESCO.

"Nous devons aujourd'hui être à la fois les fils et les gardiens de notre patrimoine au nom de l'humanité." Louis Boutrin, président du parc naturel et vice-président de la CTM, était à Paris jeudi pour défendre devant le Comité national des biens français du patrimoine mondial de l’UNESCO, l’inscription du "bien naturel martiniquais". C'était la troisième et avant-dernière audition avant l'ultime qui aura lieu en octobre 2017 et qui concernera la gestion du "bien".

Le "bien", c'est le territoire assis sur 18 communes du Nord de la Martinique comprenant les trois massifs volcaniques forestiers, la montagne Pelée avec le mont Conil, les pitons du Carbet et le morne Jacob. Les points forts de cette candidature reposent sur le volcanisme et la géologie (et leurs 25 millions d'années d'histoire) et la biodiversité qui représente 87 % de la flore arborée des petites Antilles avec un endémisme exceptionnel et le plus élevé de la région. Il s'agissait jeudi de défendre le périmètre et le coeur du bien, sa zone tampon où les activités humaines seront autorisées, et le cadre distant, c'est-à-dire les sites qui permettent de mettre en valeur le "bien". Si tout s'est bien passé, la candidature martiniquaise reste encore attendue sur son plan de gestion. "Il va falloir mettre en place une stratégie, explique Louis Boutrin, pour garantir l'intégrité du bien que nous devons protéger."

L'ombre du chlordécone évacuée

Les experts, pour la deuxième, sont revenus sur la question de la pollution des sols au chlordécone. Heureusement, d'ores et déjà, 80 % du bien font l'objet de protection à travers la réserve biologique intégrale, les arrêtés de biotope et le classement en zones naturelles d'intérêt écologique faunistique et floristique (ZNIEFF) et surtout, il n'y a jamais eu sur le coeur du bien de cultures bananières, donc de chlordécone. "J'ai du faire une clarification, je l'espère définitive."

En se lançant dans cette opératon, la Martinique vise une visibilité internationale nouvelle puisque l'inscription d'un bien au patrimoine mondial de l'UNESCO permet en général de mulitiplier par 5 le nombre de visiteurs. Mais elle s'inscrit aussi dans un projet de territoire. "Nous voulons, poursuit Louis Boutrin, renforcer l'attractivité du territoire avec l'implantation de micro-projets de développement soutenable de manière à fixer les populations du Nord de la Martinique qui est actuellement frappé par un exode rural." Car derrière ces projets de développement, il y a des projets de formation pour développer l'économie sociale et solidaire et l'emploi.

Une fois que le comité aura validé le périmètre et le plan de gestion, ce sera la France qui présentera le projet à l'UNESCO, sans doute en février 2018.

FXG, à Paris

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