Livre Paris - Nadine Caster
"Toujours et encore plus loin" par Nadine Caster
Elle est bien plus habituée aux meetings d'athlétisme qu'aux salon littéraires et pourtant, samedi au Livre Paris, l'ancienne championne de saut en longueur était comme un poisson dans l'eau ! Et c'est aucoeur du stand des outre-mer qu'elle a répondu aux questions de France-Antilles.
"On écrit quand on a quelque chose à dire !"
Qu'est-ce qui vous a donné envie de vous raconter ?
J'étais encore athlète, je regardais mon parcours derrière moi et je le disais qu'il fallait le raconter. C'était quand même magique ! J'ai commencé à 18 ans et j'ai commencé à faire de belles choses alors que j'étais quasiment en fin de carrière. J'ai été championne de France à 27 ans, j'ai battu le record de France à 28... Vous imaginez, à cet âge-là, on arrête et moi je commençais... Je me suis alors dit que ce serait bien que plus tard je raconte mon histoire aux jeunes pour leur montrer que si j'ai réussi, ils le pourraient aussi.
Comment est venu le déclic ?
En 2012 au salon du livre de la Martinique, j'ai rencontré des auteurs et j'ai décidé de publier mon livre à compte d'auteur... Faut aller chercher les lecteurs ! La fédération en a acheté plus de 300. J'en ai écoulé 2500 exemplaires et il n'en reste que 400. Si je dois rééditer, je ferai la même chose !
Qu'est-ce que vous avez le plus de plaisir à raconter ?
Mon record de France ! Ca faisait plus de vingt ans qu'aucune Française n'avait passé les 6,79 m. J'arrive et paf ! Ca me classe 4e mondiale, c'était extraordinaire pour la Martinique, pour moi, ma famille. Une fierté !
Et la chose la plus désagréable ?
Je me souviens avoir pleuré depuis le stade jusqu'à l'hôtel... J'étais la 4e mondiale, j'avais battu le record de France et je n'ai pas pu aller en finale aux championnats d'Europe. Il y avait du bruit et beaucoup de pression sur le stade et c'était comme si je n'arrivais pas à sauter... C'est avec l'expérience que tu arrives à t'en sortir.
Avez-vous anticipé votre reconversion ?
Moi, j'ai toujours travaillé, à la CTM ! C'est pour ça que je suis restée au pays. Je suis à Paris maintenant, mais c'est pour mon fils qui fait du basket. Je l'accompagne car il n'a que 15 ans et il a besoin de moi. Quand je le vois mettre ses paniers, c'est beau ! Mes parents n'ont pas pu me voir eux.
Avez-vous un autre livre en cours ?
On n'écrit pas pour écrire ! On écrit quand on a quelque chose à dire ! J'attends de voir ce que va faire mon fils, on verra...
Propos recueillis par FXG, à Paris