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Publié par fxg

Sous le kiosque à musique, Hollande et Macron

Sous le kiosque à musique, Hollande et Macron

Hollande appelle à la paix des mémoires

La 12e journée nationale de commémoration de la traite négrière, de l'esclavage et de leurs abolitions a été marquée hier par la présence de l'ancien et du nouveau président.

Si seul François Hollande s'est exprimé, il a eu droit à l'oreille attentive de son successeur et même de ses applaudissements. Et il y a eu beaucoup d'applaudissements, mercredi matin au jardin du Luxembourg. C'est tout d'abord Gérard Larcher, le président du Sénat qui a arraché une première salve au public en citant "un petit fils d'esclave auquel il a succédé", Gaston Monnerville. Puis François Hollande, s'adressant à son "cher Emmanuel Macron" a rappelé "les actes et les gestes", "le temps et les combats" pour que la mémoire de l'esclavage soit reconnue par la République. citant d'abord Henri Emmanuelli en 1983, puis Lionel Jospin en 1998, il en vient à la loi Taubira. La foule applaudit à tout va. "Je salue Christiane Taubira, lance le président Hollande, sa voix peut porter même quand elle ne dit rien." Il rappelle le soutien financier qu'il a pris soin de porter à la réalisation du MACTe en Guadeloupe et cite Victorin Lurel. Nouvelle salve d'applaudissements.

C'est alors que François hollande est revenu sur la mission confiée par le président Chirac en 2006 à Edouard Glissant. Laissé en plan, le rapport Glissant prônait l'ouverture d'un lieu de mémoire de l'esclavage. François Hollande annonce alors "consacrer une promesse" avec le lancement de la fondation pour la mémoire de l'esclavage, de la traite et de leurs abolitions. "Elle sera un pont entre les Amériques, la Caraïbe, l'Afrique et l'océan Indien ; c'est toujours le rôle de la France."

Au bout de la reconnaissance

Le chef de l'Etat a réaffirmé son refus de réparations financières pour le préjudice de l'esclavage. "Jamais nous ne pourrons restaurer le monde d'avant la traite." Il préfère aller "au bout de la reconnaissance", comme Chirac au Veld'hiv, Sarkozy à Constantine ou lui-même à Tiaroye, Papeete ou Antananarivo. Le président sortant ramasse une nouvelle salve d'applaudissements. "Il ne faut pas opposer une douleur à une autre. La concurrence des mémoires est un mensonge. La mémoire doit nous dire que le pire ne peut pas être reproduit." Il se tourne vers Emmanuel Macron : "Il y a encore beaucoup à faire M. Le président..." Après Delgrès, l'abbé Grégoire, Schoelcher et Césaire, les panthéonisés, il rend hommage aux femmes anonymes et appelle à la "paix des mémoires", c'est-à-dire à "entrer dans un archipel inédit où les communautés humaines pourront se connaître sans pour autant se perdre ni se dénaturer".

Le nouveau président a applaudi l'ancien. La Marseillaise a retenti, Hollande a chanté contrairement à Macron, resté grave et compassé.

FXG, à Paris

Les peoples

Aperçus le conseiller régional PS Pierre Kanuty avec le grand rabbin de France, Gilles Bernheim, et Gabriel Kunde, chef de cabinet du premier ministre. Pus loin Jean-jack Vlody, député de la Réunion, Robert Limmois, ancien conseiller culturel aux Outre-mer, désormais chef de l'inspection générale du CNFPT, le préfet Potier, nouveau délégué à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et l'homophobie. Jean-Pierre Raffarin est arrivé pendant que Max Cylla jouait de la flûte des mornes. Hervé Mariton et Jacques Toubon le suivent. Cécile Duflot débarque tandis que le trio Fanfant, Fakeure et Chasseur joue une biguine. Lilian Thuram ne veut pas s'exprimer. Il y a encore les sénateurs Cornano et Patient, le patron de France Ô, Wallès Kotra, les CESE Philippe-Edmond Mariette et Joël Lobeau, et les anciens ministres Elisabeth Guigou, Brigitte Girardin, Victorin Lurel, George Pau-Langevin.

Sur la tribune, outre les deux présidents et ceux du Sénat et de l'Assemblée, le Premier ministre et une dizaine de ministres dont Ericka Bareigts, et deux Guadeloupéens, Frédéric Régent, président du CNMHE, et Jean-Marc Mormeck, délégué interministériel à l'égalité des chances des Français des Outre-mer

Georges Patient, sénateur de Guyane

"C'est un grand symbole de voir les présidents Hollande et Macron une fois de plus ensemble. Ca ne peut que me réconforter à titre personnel, en plus, c'est pour un événement, cette commémoration, qui m'est cher. Quant à la fondation, c'est la suite logique de ce qu'a voulu faire Victorin Lurel au MACTe."

Thierry Robert, député de la Réunion

"Emmanuel Macron est quelqu'un qui apprécie vraiment les outre-mer, la diversité de la France. C'est logique qu'il soit là, et avec beaucoup d'enthousiasme. Ce projet de fondation doit être mené à son terme, il faut mettre en valeur ce passé parfois nauséabond pour certains, pour des humains, que les nouvelles générations connaissent cette histoire pour ne pas retomber dans ses travers."

Jean-Michel Martial, président du CReFOM

"La France dit au monde que l'être humain est capable de tout, du pire comme du meilleur. C'est parce qu'elle se tourne vers sa propre expérience que l'horreur ne se reproduit jamais. La France reprend sa place parce que liberté, égalité, fraternité, c'est une ambition, pas un acquit."

Pascal Blanchard, historien

"Une telle fondation va dynamiser la recherche en histoire et la transmission. A l'instar du travail fait au MACTe en Guadeloupe, la fondation va faire connaître et structurer cette mémoire, c'est son rôle. La loi Taubira a permis une meilleure connaissance des enjeux liés à l'esclavage, mais pas leur pénétration dans l'histoire nationale. On est à la marge, or elle doit entrer pleinement et entièrement dans l'histoire française. Il y a un continuum entre l'esclavage, l'empire colonial et l'outre-mer, ce continuum, c'est l'histoire de France."

Merci pour tout !

"Félicitations pour tout ce que vous avez fait au ministère des Outre-mer." Lors de la cérémonie du 10 mai au jardin du Luxembourg à Paris, hier, Ericka Bareigts a pu approcher le nouveau président qui a lâché ces quelques mots. Emmanuel Macron qu'elle a rallié au soir du premier tour serait-il partant pour prolonger sa mission rue Oudinot jusqu'aux législatives ? "Il n'a rien dit là-dessus", a infirmé un conseiller de la ministre.

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