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Publié par fxg

ITW Marine Le Pen - Outre-mer

"L'Etat régalien doit reprendre pied dans ces territoire"

Comment expliquez-vous votre succès du premier tour en outre-mer ?

Nos compatriotes d'outre-mer ont pris conscience que le projet que je porte et la personnalité que je suis sont fondamentalement différent de ce qu'on leur a raconté. C'est aussi le pragmatisme. Lorsque nous dénoncions l'immigration clandestine et l'immigration massive, nous le faisons parce que ce sont des phénomènes qui nuisent considérablement à la sécurité et à la prospérité de nos territoires. Je suis venue les voir, ils m'ont entendu et c'est ce qui justifie ces résultats. Ils ont aussi perçu chez moi de l'affection. Je suis capable de leur offrir un grand projet de développement économique, que je ne les laisserai pas au bord du chemin, que je ne les traiterai pas de manière inégale. Et cela les a fait changer d'avis.

Vous envisagez de nommer un ministre d'Etat de la Mer et de l'Outre-mer ; vous songez à quelqu'un ?

Oui... Je songe à quelqu'un, mais je ne vais pas commencer à faire le jeu du partage des places avant d'avoir gagné. Ce qui est sûr est que j'accorde une importance très forte à ce ministère de la Mer et de l'Outre-mer pare que je pense que c'est vraiment un élément de développement considérable de la prospérité de notre pays et l'Outre-mer sera au centre de cette politique.

Comment envisagez-vous de dépasser l'obstacle des "négatives lists" qu'on oppose aux produits français dans la Caraïbe par exemple ?

Nous négocierons... Je suis une assez bonne négociatrice. Ce que je veux c'est que l'Outre-mer soit la porte d'entrée de la France dans les régions du monde dans lesquelles ils sont positionnés. On ne peut pas envisager une prospérité quand on laisse la population dans une situation de précarité telle qu'elle existe aujourd'hui avec des différences de traitement social qui sont manifestes, objectivement injustes... Je pense aux mères isolées qui ne s'en sortent pas. Il faut recréer les conditions d'un développement économique et partir à la conquête...

On arrête les exonérations de charges, la défiscalisation ?

Non, je ne crois pas. Au contraire, je pense que c'est insuffisant. Aujourd'hui, comme rien n'est fait en termes de développement économique, on a me sentiment que ce flux social est là pour se faire pardonner de ne rien faire d'autre. Moi, je veux faire autre chose ! Mais il est utile dans ces territoires économiques contraints et il est important que l'on tienne compte de leurs spécificités et de leurs difficultés qui sont plus lourdes que ne le vivent les départements de métropole.

Faut-il donner plus d'autonomie aux territoires, comme l'a demandé récemment la Guyane, ou faut-il davantage les insérer dans le droit commun de la République ?

Il faut surtout que l'Etat régalien reprenne pied dans ces territoires. Il y a des situations particulières, comme la Polynésie où incontestablement, il faut réfléchir pour adapter plus facilement, mais je ne pense pas que ce soit l'urgence pour la Guyane. Toute modification institutionnelle que l'on veut nous vendre dès qu'il y a un problème est en fait le fruit de briseurs de rêves. Ce n'est pas la modification institutionnelle qui apporte la prospérité et la sécurité. Ce n'est pas vrai ! D'abord, on apporte la paix et la prospérité et après on voit si cette recherche de sécurité et de prospérité nécessite que l'on mette en place des conditions particulières. Arrêtons de vendre des modifications institutionnelles qui font plaisir aux élus locaux par ce qu'ils se poussent du col et ont l'impression d'avoir obtenu quelque chose alors qu'en réalité, ils n'ont strictement rien obtenu puisque la situation de vie de la population ne change pas.

L'Etat a lâché 2,5 milliards en Guyane. Les autres territoires voient cela avec intérêt. Comment ferez-vous pour que la Guyane ne fasse pas tâche d'huile ?

C'est vrai qu'il y a du retard partout, mais je suis réticente à déverser des milliards si l'on ne règle pas le problème de l'immigration et de l'insécurité. C'est comme verser de l'eau du sable. Je l'ai dit quand je suis allée là-bas : Il n'y a pas une entreprise qui viendra s'installer chez vous, pas une, ni à Mayotte, ni en Guyane avec le niveau d'insécurité, le problème foncier avec ces favelas qui se développent partout... On règle l'immigration et l'insécurité et après on met des moyens de développement notamment écologiques parce que là aussi, il y a un vrai souci. Il n'y a pas d'usine de traitement de déchets en Guyane ou à Mayotte, c'est inadmissible. On paye des gamins de 8 ans pour aller chercher les pneus dans la mangrove... Pardon, mais c'est la France au XXIe siècle.

Les ultramarins qui vivent dans l'Hexagone sont souvent stigmatisés à cause de leurs différences physiques. Le regard porté sur eux est souvent empreint de racisme et de condescendance quand on ne les prend tout simplement pas pour des immigrés étrangers. Qu'avez-vous à leur dire ?

Ils sont Français... C'est terrible, mais nos compatriotes ultramarins vivent aussi les conséquences de l'immigration d'irréguliers sur la métropole. Nos compatriotes sont tellement confrontés à cette immigration massive que certains — pas tous — mettent tout le monde dans le même panier... Et c'est très malheureux. C'st pourquoi je veux mettre en place la priorité nationale pour que chacun puisse bénéficier de droits supplémentaires en fonction de sa nationalité. Et le fait d'être français vous donne priorité d'accès au logement, à l'emploi, à la santé... Que nos étudiants français soient prioritaires dans les cités universitaires. Il est absolument normal que les étudiants qui viennent d'outre-mer puissent être pris en main par l'Etat. Ce sont nos enfants, bon sang ! Nous sommes une famille de familles et quand la famille est éloignée, il faut lui accorder un avantage.

Quelle place accordez-vous à la mémoire de l'esclavage ?

L'esclavage est une épouvante, un crime de l'homme contre l'homme qui est atroce, mais je veux que nos compatriotes d'outre-mer regardent l'avenir, qu'ils le regardent avec le sourire, avec espérance et je ne veux pas qu'ils se tournent en permanence vers un passé qui leur rappelle les conditions terribles dans lesquelles ils ont vécu.

Propos recueillis par FXG, à Paris

 

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