200 millions nécessaires pour le grand cycle de l'eau en Guyane
La Guyane a besoin de 200 miilions d'euros pour l'eau et l'assainissement
Le maire de Montsinéry-Tonnégrande, Patrick Lecante, a participé au conseil d'administration du Comité National de l'Eau, qui s'est déroulé à la Défense (92) mercredi 31 mai.
A l'ordre du jour, essentiellement, la préparation de la 11e génération des programmes des intervention des agences de l'eau.
En l'absence d'agence de l'eau dans chacun des territoires d'Outre-mer, la Guyane bénéficie de la solidarité inter-bassin. A ce titre, Patrick Lecante est intervenu pour rappeler les forts besoins en adduction d'eau potable, c'est-à-dire l'accès à l'eau pour tous : "Entre 25 et 35 % de la population guyanaise n'a pas accès à l'eau et ce besoin d'investissement lourd représente 200 millions d'euros. Il faut donc que la préparation de ce 11e plan tienne compte de ce besoin de rattrapage pour que l'accès à l'eau qui est un droit constitutionnel soit aussi respecté en Guyane." M. Lecante a plaidé pour qu'à la faveur du mouvement social de mars et avril, la Guyane soit éligible au titre du budget de l'Etat, notamment du ministère de la Transition écologique et solidaire, et des financements européens spécifiques.
Actions de résilience et observatoire des crues
"Dans les accords de Guyane signés fin avril, rappelle Patrick Lecante, la problématique de l'eau n'est pas fléchée stricto sensu, mais elle est présente en filigrane puisqu'elle relève aussi des besoins du territoire pour son développement propre, de même que la politique de l'assainissement fluvial." Ce point était également à l'ordre du jour du conseil d'administration, alors même que l'île de Cayenne a été touchée par des innondations ces derniers jours. "Cela implique la mise en oeuvre d'actions de résilience, poursuit l'élu, c'est-à-dire non seulement se mettre à l'abri, mais aussi mettre les biens à l'abri, ce qui n'a pas du tout été fait..."
C'est donc un plan exceptionnel contractualisé entre l'Etat, l'Europe et la CTG qu'il faudrait pour que le cycle de l'eau en Guyane fonctionne comme dans n'importe quel autre territoire de l'Hexagone.
Une mention a été faite quant à la nécessité d'améliorer la coopération transfrontalière en matière de lutte contre les inondations du Maroni et de L'Oyapock, en développant l'observation des phénomènes de crues en lien avec les Affaires étrangères.
Enfin, un rappel a été fait pour indiquer que si la Guyane contribue à l'amélioration des masses d'eau brute de qualité au niveau national, ces masses d'eau brute sont dans le même temps polluées par l'action de l'orpaillage clandestin.
FXG, à Paris
Des subventions sous-évaluées
La veille à l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques (ONEMA), intégrée désormais à l'Agence de Biodiversité (AFB), Patrick Lecante a pu faire le point des financements acquis pour la Guyane en 2017. La subvention s'élève à 6,277 millions pour un investissement en eau potable et assainissement estimé à 21 millions. Sont concernés Awala-Yalimapo, Iracoubo, Papaïchton, l'agglo de Cayenne (CACL), Maripasoula, Saint-Laurent-du-Maroni, Mana et Saint-Georges-de-l'Oyapock. "Tout le territoire est visé, résume Patrick Lecante, pour des travaux qui vont de l'extension des stations d'épuration d'Iracoubo jusqu'à la mobilisation de ressources en eau potable pour Maripasoula. Nous sommes sur toute la palette du grand cycle de l'eau et pour permettre un réel rattrapage la subvention aurait dû être multipliée par trois ou quatre pour rentrer dans l'épure des besoins identifiés à hauteur de 200 millions d'euros." A Grand Santi par exemple, il faudrait mobiliser 10 à 15 millions d'euros pour que ce territoire bénéficie d'un service public de l'eau.