Annick Girardin au TOMA
Marie-Pierre Bousquet, Annick Girardin et Greg Germain devant la chapelle du Verbe incarné le 8 juillet
La ministre des Outre-mer au festival d'Avignon
Annick Girardin s'est rendue au festival d'Avignon le week-end dernier, à l'occasion des vingt ans du TOMA.
"C’est la première fois qu’un ministre de l’Outre-mer passe une journée entière à partager avec les artistes..." Marie-Pierre Bousquet, a l'habitude des ministres en goguette au festival d'Avignon. Depuis vingt ans qu'elle co-dirige avec son époux, Greg Germain, le Théâtre des Outre-mer en Avignon, tous les locataires de la rue Oudinot sont venus, mais, samedi 8 juillet, c'était la première fois qu'un ministre prenait le temps d'aller au spectacle. Annick Girardin est allé voir "Principe de précaution", une chorégraphie interprétée par Myriam Soulanges et Marlène Myrtil (Guadeloupe et Martinique). Et comme Avignon est la capitale estivale du théâtre, elle a vu aussi la pièce "Vivre vite - Hériter, mériter" du Guyanais Ricardo Lopez Munoz, avec Emmelyne Octavie et Yokiendy Siffrard.
Le spectacle l'a marqué au point qu'elle s'en est servie lorsqu'elle a présenté mardi 11 juillet le point d'étape des accords de Guyane : "u e des artistes a eu cette tirade en prlant de la Guyane : ici, on a le monopole de l'échec... Ce constat d'impuissance, d'abandon, de renoncement, je peux le comprendre, mais aucun de nous ne peut s'y résoudre..."
Ouverture à la jeunesse et ancrage dans la durée
Dans la salle de la petite chapelle qui fait face au théâtre de la chapelle du Verbe incarné, la ministre a salué l'ooeuvre du TOMA, "l’espace de référence de l’art vivant des outre-mer". Et comme Edouard Glissant a été l'un de ses grands compagnons de route , Annick Girardin en a profité pour saluer Sylvie Glissant, la directrice de l'institut du Tout-Monde : "C'est un exemple à suivre pour développer le réseau culturel des outre-mer dans le monde à travers la mémoire d’Edouard Glissant, je tiens à rendre hommage à tous ces auteurs talentueux, issus des Outremer qui ont porté très loin ces styles littéraires propres à nos territoires." Elle a surtout affirmé son intention de poursuivre le financement du TOMA, mais avec une exigence, qu'il "intensifie ses missions vis-à-vis des publics jeunes" et qu'il "s’ancre sur la durée, en allant au-delà du temps du Festival et à la rencontre d’autres publics, parfois moins initiés". Cette idée a déjà germé dans la tête des deux patrons du TOMA qui réfléchissent à l'idée d'un "off des Hivernales".
FXG, à Avignon
La culture aux assises de l'Outre-mer
La ministre a encore lancé une invitation aux créateurs ultramarins pour qu'ils participent aux assises de l'Outre-mer qui seront lancées fin septembre : "Si nous voulons que les outre-mer accroissent leur coopération avec leurs voisins directs, en termes d’économie ou de développement durable, la culture est un modèle qui peut être le vecteur d’un dialogue avec les autres, ces territoires voisins, si proches et si éloignés sur le plan institutionnel, parfois."
La cité des Outre-mer
Annick Girardin a abordé le sujet de la cité des Outre-mer dont le décret est encore à l'étude. "Les discussions se poursuivent avec l’ensemble des acteurs autour d’une ambition commune : celle de promouvoir de la façon la plus concrète possible les cultures des outre-mer." A terme, elle aimerait que l'agence de promotion et de diffusion des cultures d'outre-mer intègre la future cité. La ministre a choisi de prendre le temps de la réflexion avant de relancer ce chantier, non pas forcément parce qu'il aurait été bouclé en hâte par la précédente équipe gouvernementale, mais parce qu'elle poursuit un impératif qu'elle souhaite réellement partagé par tous : "La culture n’appartient pas à une élite." Ni à un clan.