Délégation parlementaire à l'Outre-mer
Olivier Serva contesté à la présidence de la délégation outre-mer
Les convocations signées du président de l'Assemblée, François de Rugy, et datées du 12 juillet ont été adressées à 53 députés. Ils ont rendez-vous le 18 juillet pour la réunion constitutive de la délégation parlementaire de l'Outre-mer de l'Assemblée nationale et l'élection de son bureau. A noter qu'outre les 25 députés d'Outre-mer, l'ancienne ministre George Pau-Langevin et la députée du Val d'Oise originaire de Martinique, Maud Petit, en feront partie.
Trois candidats se sont fait connaître pour reprendre la présidence détenue lors de la précédente législature par le Réunionnais Jean-Claude Fruteau. Il s'agit de Thierry Robert (Modem Réunion), d'Olivier Serva (LRM Guadeloupe) et Ericka Bareigts (Nouvelle gauche Réunion).
Olivier Serva a rencontré le conseiller Outre-mer d'Emmanuel Macron le 20 juin dernier et aurait obtenu le soutien de l'Elysée en compensation de son échec à constituer un groupe outre-mer. Thierry Robert s'appuie sur son ancienneté au parlement et sa qualité de premier rallié à Emmanuel Macron, Ericka Bareigts, sur son expérience d'ancienne ministre des Outre-mer... A priori, c'est Olivier Serva le favori. Mais c'est sans compter sur les effets dévastateurs de ses prises de position sur l'homosexualité qu'il avait qualifiée en 2012, en s'appuyant sur la Bible, d'"abomination". Certes, le Guadeloupéen a depuis présenté ses excuses, mais certains de ses collègues au sein même du groupe LRM, l'ont encore en travers de la gorge.
Ainsi, le député LRM, François-Michel Lambert (en photo ici avec une journaliste du Figaro), convoqué le 18 juillet prochain a confié à France-Antilles qu'il était hors de question qu'il lui apporte son soutien : "J'ai honte qu'il ose ! Il n'est pas légitime. La délégation est là pour défendre et montrer les richesses des outre-mer." Après l'élection de Richard Ferrand à la tête du groupe LRM, celle de Marielle de Sarnez à la présidence de la commission des affaires étrangères, malgré leurs casseroles, ce député s'interroge sur la moralisation tant vantée par le candidat Macron. Il ne soutiendra pas non plus Thierry Robert empêtré lui aussi dans des affaires. "Que mes collègues fassent leur choix, conclut-il, je voterai pour Ericka Bareigts."
FXG, à Paris