Vote de la confiance à Edouard Philippe - Guyane
Serville et Adam divisés sur la confiance à donner au gouvernement
Sans surprise, Lénaïk Adama a voté la confiance au Premier ministre tandis que Gabriel Serville a finalement choisi l'abstention.
Lénaïk Adam est, a dit Edouard Philippe au début de son discours générale "une homme promis à un grand avenir, un futur grand homme de la République", dont "le parcours individuel a été permis pas une politique publique"... "C'était émouvant", a commenté le jeune député de la Guyane qui ne soupçonnait rien de ce qu'avait préparé le ministre chargé des relations avec le Parlement, Christophe Castaner. "C'est bien pour moi, mais c'est surtout bien pour la Guyane, puisque c'est la Guyane qui rayonne par la même voix et qu'on reconnaît qu'il y a des compétences, des atouts en Guyane..." Même Gabriel Serville a été sensible à "ce mot de sympathie", tout en attendant un peu plus !
Lénaïk Adam aussi n'en attend pas moins que l'on se penche vraiment sur la Guyane. Mais là, le Premier ministre a été net sur la question des hydrocarbures : "Il n'y aura plus de nouveau permis d'exploitation." Lénaïk Adam sait que Rodolphe Alexandre a déjà évoqué cette question avec le président Macron : "Il faudra, ajoute-t-il, certainement une exception parce que nous tenons particulièrement à cette activité pour pouvoir développer définitivement notre économie. Les réalités guyanaises ne sont pas celles d'ici. Ici, on veut quitter le nucléaire, nous, on aimerait bien simplement permettre à tous les foyers guyanais d'avoir le strict minimum au niveau électricité." Une autre formule d'Edouard Philippe ("les niches ne seront pas épargnées pendant ce quinquennat") qui a fait grandement tiquer son collègue du groupe GDR, Gabriel Serville, n'a pas bouleversé le jeune élu : "Il faut réagir au cas par cas parce qu'il y a des choses qui se disent ici dans le cadre d'une vision globale, mais après il faudra préciser. Notre intérêt n'est pas seulement de défendre nos territoires mais de se regrouper pour dire que nos territoires ont des particularités et qu'il y a des choses qui ne peuvent s'appliquer là-bas." C'est donc un député confiant qui a voté la confiance au gouvernement.
Serville à moitié séduit seulement
Gabriel Serville a préféré s'abstenir : "J'étais parti pour, mais je vais m'abstenir !" Autant la première partie du discours du Premier ministre l'a séduit lorsqu'il a évoqué la santé, la hausse du prix des cigarettes, l'accompagnement des personnes à mobilité réduit, la réforme de la taxe d'habitation, mais lorsqu'il a évoqué les niches fiscales au moment où la Cour des comptes propose de revenir sur la sur-rémunération des fonctionnaires, il a fait machine arrière. "Les éléments du puzzle ne sont pas en place", regrette-t-il en promettant de prendre le temps d'interroger le gouvernement pour savoir la suite qu'il entend donner pour répondre aux attentes de la population guyanaise. A l'instar de l'ancienne ministre PS des Outre-mer, Ericka Bareigts, il a trouvé aussi des flous : "Les 50 milliards d'euros d'investissement, les outre-mer bénéficieront-ils d'une partie de ces fonds ?" De même, il est critique sur les assises des Outre-mer tant il y a de rapports déjà disponibles... Faute de réponse et "par mesure de précaution", Gabriel Serville préfère s'abstenir. Pas question de vote contre pour autant : "Je ne veux pas d'entrée de jeu casser cette relation de confiance souhaitée par le Premier ministre." M. Serville attendait des signes forts envoyés à la Guyane, hier, il ne les a pas vus et reste donc dans une position d'attente.
Au final, 370 députés ont voté la confiance, 67 députés ont voté contre et 129 se sont abstenus.
FXG, à Paris