Le CHU de la Martinique sous administration provisoire
CHUM Douvan Douvan Martinique reçu au ministère de la Santé
Le directeur de cabinet de la ministre des Solidarités et de la Santé a reçu une délégation du collectif "CHUM Douvan Douvan Martinique" qui regroupe des médecins, des administratifs, des personnels de santé et des représentants des usagers du CHU de la Martinique, hier après-midi à Paris. Pendant plus d'une heure, la dizaine de membres du collectif ont ainsi prendre à la source toutes les informations qu'ils ont jugé utiles, de même qu'ils ont pu faire valoir leurs exigences en tant qu'acteurs du fonctionnement du CH. Ainsi, l'une de ses membres, Ghislaine Joachim-Arnaud, secrétaire générale de la CGTM, a expliqué à l'issue de cet entretien ce qu'il en serait de l'"administration provisoire" du CHUM : "Trois personnes, médecins et directeur, viendront à partier du 3 janvier. On ne sait pas si ce sera deux inspecteurs généraux des affaires sociales et un médecin de l'IGAS ou deux médecins et un inspecteur..." La délégation a demandé que la mission de ces administrateurs soit ouverte et que leur collectif soit associé à l'ensemble des travaux. En principe, le statut d'administrateur provisoire leur donnera l'obligation de consulter les instances représentatives du personnel de l'hôpital. "Nous avons obtenu qu'il y ait des évaluations avant la fin des six mois." Le directeur de cabinet leur a ainsi signalé qu'il recevrait les trois administrateurs tous les mois pour un compte rendu. Une première évalutation sera faite, après trois mois, pour la fin mars. Parmi les mesures que prendront les trois administrateurs provisoires, certaines seront immédiates, d'autres à long terme. Ils auront par ailleurs une grande latitude pour réexaminer de nombreux aspects à commencer par le financement actuel du CHU et plus largement des hôpitaux d'Outre-mer. "Il n'est pas impossible, a indiqué Mme Joachim-Arnaud, que les solutions ne soient pas les mêmes dans tous les territoires." Au CHUM qui vit à 90 % des ressources de l'assurance maladie, l'évaluation concerne les travaux de rénovation des bâtiments vétustes, les effectifs médicaux et paramédicaux; les lits et tout le matériel... Pour ses seuls fournisseurs, le CHUM a un an de retard et cumulerait une dette de 150 millions d'euros ! "Il y a donc, reprend Mme Joachim-Arnaud, d'importantes dispositions à prendre en matière de budget. Tous les jours, les collègues à la comptabilité doivent négocier avec nos fournisseurs ! On ne peut pas faire marcher un hôpital avec des moyens de cette nature !"
Le rapport final, dans six mois, des trois administrateurs devra donner des pistes au ministère pour un financement et un fonctionnement pérennes. Pendant ces travaux, le CHU devra fonctionner au meilleur de ses capacités, en attendant mieux, tel est l'enjeu de cette mise sous tutelle.
FXG, à Paris