Agence française de biodiversité
L'AFB veut être une sentinelle du changement climatique
Christophe Aubel, directeur général de l'Agence française de la biodiversité (AFB), a ouvert, jeudi matin au Sénat un cycle de tables rondes sur la biodiversité ultramarine. "Ce partenariat avec le législateur est nécessaire, estime-t-il, pour éclairer la décision publique. Il faut éviter de refaire les erreurs que nous avons faites dans le passé comme opposer les activités humaines (tourisme, génétique, biomasse) et la défense de la biodiversité. "Nous voulons faire changer le regard sur la biodiversité, explique Christophe Aubel, car la biodiversité n'est pas un empêcheur mais un atout !" Il veut donc jouer la carte de la biodiversité comme source de développement. Si la nouvelle législation sur la recherche des hydrocarbures en Guyane ou l'impact environnemental d'un chantier comme celui de la Nouvelle route du littoral à la Réunion peut faire débat, le DG de l'AFB rappelle que la décision ne lui appartient pas, mais relève du politique, et qu'en revanche son agence peut jouer un rôle de police de la nature, qu'elle peut fournir des outils techniques pour "éviter, réduire ou compenser les impacts sur la biodiversité". Bien sûr, le changement climatique est au coeur des préoccupations de l'AFB, car il ne peut qu'impacter les précipitations, le rythme des saisons, le cycle de l'eau et donc l'équilibre des sociétés humaines. C'est pourquoi l'AFB revendique un rôle de sentinelle pour aider à atténuer les effets du réchauffement climatique.
L'AFB doit encore établir son contrat d'objectif et de performance pour les cinq prochaines années à venir. Pour l'heure, elle a déjà ses actions propres. Elle a ainsi voté récemment une enveloppe de 4 millions d'euros, un fonds de solidarité après les cyclones Irma et Maria, pour l'assainissement et la restauration du milieu. Christophe Aubel ajoute aussi que le nombre d'aires marines éducatives est ainsi passé de 8 à 55 dont 13 en outre-mer.
En janvier, l'AFB doit lancer un appel à projets en direction des territoires d'outre-mer et de leurs acteurs économiques et associatifs pour favoriser la restauration et la valorisation de la biodiversité et pas seulement pour des actions de sensibilisation. "Tout doit être décidé en accord avec les territoires, assure Christophe Aubel, et pas par moi depuis mon siège de Vincennes." Le directeur général de l'AFB estime que si ses missions l'obligent à financer de gros projets de type adduction d'eau et assainissement, l'agence se doit de financer des micro-projets autour de villages, d'associations pour répondre aux besoins quotidien des gens en outre-mer.
FXG, à Paris