L'île aux belles eaux
La Guadeloupe vend la route du bleu
Ary Chalus déclare au Nautic de Paris que la Route du Rhum-Destination Guadeloupe est le point d'orgue d'une série d'actions que mène la Région.
La Région Guadeloupe a fait hier au salon nautique de Paris une démonstration de sa force maritime. Le président de Région s'est ainsi entouré du patron de la voile traditionnelle Georges Santtalikan, du patron de la Karujet, Eric Paulin, du représentant de Triskell, Pascal Marchais (en l'absence de Jean-Michel Marziou), du patron de Guadeloupe Grand Large, Jean-Paul Fischer, du patron du Grand Pavois et du rallye des îles du soleil, Alain Pochon, et enfin et surtout du nouveau patron de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe, Mathieu Sarrot. Ensemble, ils représentent le calendrier nautique de la Guadeloupe pour l'année 2018.
La pemière édition du rallye des îles du soleil est partie de Lanzarote le 18 novembre dernier et les premiers voiliers sont attendus dès cette semaine à Marie-Galante. S'ils ne sont que quinze en mer cette année, l'objectif est d'en doubler le nombre et d'atteindre pourquoi pas les 100 embarcations !
Eric Paulin a promis une nouvelle Karujet du 10 au 13 mai. Il promet un événement avec la même envergure internationale mais axé sur la formation des jeunes (en lien avec les lycées de Blanchet et de Baimbridge) et sur l'environnement. "Nous avons passé un deal avec la DEAL, a expliqué sans rire Eric Paulin. Nous allons mettre en place des moyens de survol pour éviter les collision entre nos pilotes et les cétacés." A terme, l'objectif est de parvenir à déplacer peu à peu la Karujet pour qu'elle se déroule fin juin, c'est-à-dire à la fin de la période où les cétacés croisent dans les eaux de Karukéra. 80 pilotes sont attendus.
La Route du Rhum jusqu'en 2026
Du 6 au 17 juillet, ce sera le tour de la Guadeloupe à la voile traditionnelle, dit le TGVT. Là, ce sont quelque 40 canots qui régateront. "Nos skippers, a expliqué Georges Sannttalikan,sont un vivier pour la minitransat !" Et les régates sportives comme l'AG2R ou la Triskell Cup qui essaiera encore de réunir quelque 80 bateaux sur le plan d'eau guadeloupéen au moment même où à Saint-Malo, une centaine de bateaux prendront le départ de la 11e Route du Rhum-Destination Guadeloupe, 40 ans pile poil après la première édition. Arrivée attendue devant le MACTe ! Le président Chalus semblait si emballé qu'il a promis Beyoncé avant de se raviser ! Mathieu Sarrot a également annoncé que les bateaux ayant couru le Rhum donneraient deux parades au pays. Le première rassemblera les IMOCA, les Multi50 et les Ultimes le 18 novembre 2018 ; la seconde réunira toute la flotte à l'occasion de la Grande Galette, le 25 novembre 2018.
Ary Chalus confirme ainsi son engagement pour la "route du bleu" avec son plan nautisme et la structure de formation « Guadeloupe Grand Large » destinée à faire émerger la filière et former des skippers et des équipes de préparateurs à la course au large. Ary Chalus s'est félicité des récentes performances de Damien Seguin et du jeune Keni Piperol que la Région a décidé de soutenir sur le Rhum, dès 2018 en espérant un podium en 2022. La Région peut se projeter aussi loin puisqu'elle doit signer lors de ce salon Nautic avec le propriétaire de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe, une nouvelle convention liant les deux structures pour les trois prochaines transatlantiques, ce qui nous transporte jusqu'en 2026.
FXG, à Paris
Un lycée de la mer
le président Chalus a annoncé qu'un diagnostic précis des besoins en compétence et en métiers, serait réalisé en partenariat avec les services de l’État et les socio_professionnels, début 2018. "Une offre de formation adaptée sera construite avec l’ambition de la faire porter par un centre caribéen de formation maritime préfigurant un lycée de la mer." Le président Chalus a même parlé de l'ancien collège de Terre-de-bas pour accueillir cette structure de formation qu'il promet "d’excellence, à l’instar du lycée agricole et du lycée de l’hôtellerie" et avec "une dimension Antilles Guyane, afin de mutualiser l'offre et les moyens et les partager avec les îles voisines des petites Antilles, qui connaissent des besoins similaires".
Les ponts de l'Alliance et de la Gabarre
Interpellé par Pascal Marchais de Triskell, sur la non-ouverture des ponts sur la Rivière Salée depuis huit ans, Ary chalus a indiqué que la réparation du mécanisme coûterait 8 millions d'euros et l'entretien, deux millions pas an. Il n'a pas dit qu'il ne ferait rien mais il a fait un appel du pied à la marina de Pointe-à-Pitre avant de lancer qu'une marina à Baie-Mahault permettrait d'accueilllir les voiliers du nord. Autant dire qu'on est pas près de les voir se relever les deux ponts de l'Alliance et de la Gabarre !
50 000 euros pour les skippers guadeloupéens et 100 % pour Keni
Interpellé par Willy Bissainte, qualifié pour le Rhum, mais sans le sous à onze mois du départ, Ary Chalus s'est un peu échauffé avant de lâcher ce que les cinq ou six skippers guadeloupéens attendus pour la prochaine édition (comme Rodolphe Cépho entre autres qui était là) avaient envie d'entendre : "Nous ferons au moins ce qui a été fait lors de la précédente Route du Rhum." L'enveloppe avait alors été de 50 000 euros par projet. ary Chalus a d'ores et déjà choisi son poulain puisqu'il a fait savoir à Keni Piperol de la dernière promotion de Guadeloupe Grand Large que s'il participe à l'édition 2018, la Région l'accompagnera à 100 %.
L'échange Keni Piperol - Ary Chalus : "C'est un travail de longue haleine, deux ans de formation... Avant, je savais aller aux Saintes en hobbie cat 16, maintenant on m'a injecté l'ADN de la course au large ! La Région m'a fait confiance, j'ai passé les tests et après la transat AG2R, la Région m'a suivi pour la minitransat. J'espère qu'elle sera encore à mes côtés pour continuer. J'ai un programme cohérent pour la suite ! J'espère faire un podium sur le Rhum, mais ce ne sera pas pour 2018, mais 2022." C'est alors que le président Chalus lui a rétorqué : "Si, tu vas prendre de l'expérience, il faut participer dès 2018 !"
Mathieu Sarrot, le nouveau boss du Rhum
Mathieu Sarrot, directeur général de la course n'est pas un inconnu puisque depuis quatre éditions, il en était le commissaire général, toujours dans le sillon de Pierre Bojic qui après quatre éditions lui aussi a fait valoir ses droits à la retraite au moment où Pen Duick a été absorbé par l'anglais Oc Sport. Petit clin d'oeil de l'histoire, si Mathieu était trop jeune en 1978, il a néanmoins vu partir la première édition à Saint-Malo !