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Publié par fxg

Soirée Mai 1967 sur France Ô

France Ô diffusera le documentaire Mai 67, ne tirez pas sur les enfants de la république, mercredi 31 janvier dans le cadre d’une soirée Histoire d’Outre-mer présentée par Fabrice Almeida. Le documentaire sera suivi d'un débat avec Me Henri Leclerc qui fut l'avocat de Paul Tomiche, Benjamin Stora, président du musée de l'immigration et président de la commission d'historien chargée de faire la lumière sur les événements de mai 1967, Eli Domota, secrétaire général de l'UGTG et leader du LKP, et George Pau Langevin, députée en ancienne ministre des Outre-mer, puis d'une rediffusion du documentaire réalisé par Xavier-Marie Bonnot, Mai 67, un massacre oublié.

Entretien avec Mike Horn, réalisateur du documentaire "Ne tirez pas sur les enfants de la République"

"Secrets d'histoire et tabou familial"

Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à faire ce film ?

J'ai appris l'existence des événements de mai 1967 il y a moins de dix ans et à partir du moment où j'ai su que ma mère et ma grand-mère en avaient été témoins malgré elles, j'ai eu besoin de faire ce film et d'ailleurs, ça m'a servi de thérapie. On a besoin de savoir d'où l'on vient pour savoir où l'on va et qui l'on est ! C'est la première fois que je pouvais en parler avec ma famille et c'est une autre intimité que j'ai eue avec ma mère et ma grand-mère.

Votre mère et votre grand-mère étaient à la cour Monbruno, à la veillée mortuaire de Camille Taret, quand Gildas Landre a été tué ?

Exactement ! Camille Taret était un cousin et elles ont été directement témoins de cela et elles ne savaient pas ce qui se passait.

Comment se fait-il que vous n'ayez eu connaissance de ces événements que récemment ?

On en parle en Guadeloupe ; en France, on n'en parle pas. Moi, la première fois que j'en ai entendu parler, c'est alors que je tournais un documentaire sur le carnaval tropical de Paris. J'ai rencontré des intervenants qui m'ont parlé de mai 1967... Ensuite, j'ai vu le reportage de Complément d'enquête tourné au moment du mouvement social de 2009. Là, me le suis dit qu'il y avait un truc à faire...

Avez-vous eu des difficultés à monter ce projet ?

Nous avons notre propre boite de production et grâce à ça, on peut plus facilement se battre pour les sujets qui nous tiennent à coeur. Et puis, nous travaillons depuis longtemps avec France Ô. Il y avait pas mal de monde qui voulait parler de mai 1967 à l'occasion du cinquantenaire et France Ô savait qu'on voulait faire un film particulier.

Vous vous êtes intéressés davantage à la trace de mai 1967 dans la société qu'aux événements eux-mêmes. Pourquoi ?

J'ai vu les films qui ont été consacrés à mai 1967 et qui retracent impeccablement ces événements, donc je n'avais pas besoin de refaire un énième documentaire sur ça, j'ai eu besoin de donner plus de ressenti, plus d'humain. Les chiffres et tout ça, j'ai pu me tromper et il faut me pardonner pour ça, mais ce n'était pas le but de ce film ! Grâce à ce film j'ai rencontré Jean-Claude Barny avec qui nous réfléchissons ensemble aux Antilles d'aujourd'hui.

Propos recueillis par FXG, à Paris

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