Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Archives

Publié par fxg

Poursuivi pour agression sexuelle incestueuse, il est relaxé

Après dix mois de détention et six mois sous bracelet électronique, Jean-Michel D., un Carbétien trentenaire, est ressorti libre du tribunal correctionnel de Reims mardi. Alors que le parquet avait requis sept ans de prison pour agression sexuelle à caractère incestueux sur mineur de 15 ans, son avocat, le ténor martiniquais Alex Ursulet, obtenait la relaxe.

Cette histoire avait commencé comme un conte de fée dans les bas-fonds des Terres-Sainville il y a quelque six années. Jean-Michel travaillait comme agriculteur sur l'exploitation de sa mère au Carbet. Le week-end, il descendait à Fort-de-France pour se détendre. Il est  ainsi devenu le client régulier d'une prostituée dominicaine, Wendy dont il s'est amouraché rapidement. Wendy aussi s'est attaché à Jean-Michel qui l'a convaincu de quitter le trottoir. Wendy accepte alors de le suivre avec ses deux filles et son garçon à Kourou, en Guyane, et ils commencent une nouvelle vie. De cette union naît une fillette. Jean-Michel retourne en Martinique en 2014 pour y travailler tandis que Wendy et les enfants s'installent dans la région de Reims. Jean-Michel les rejoint en janvier 2016. Le 1er mai suivant, Christhin, la cadette alors âgée de 19 ans, vient dénoncer son beau-père au commissariat de Reims. Elle l'accuse de l'avoir sodomisée trois fois par semaine du mois d'octobre 2011 jusqu'en 2014, puis de lui avoir imposé des relations bucco-manuelles de janvier 2016 jusqu'au 29 avril, avant-veille de la plainte... Le jour même Jean-Michel se présente à la police, reconnaît avoir entretenu des relatons sexuelles avec Christhin tout en affirmant qu'elles étaient consenties. Il est aussitôt arrêté.

Jean-Michel est d'abord poursuivi pour viol avant que le magistrat instructeur ne correctionnalise l'affaire. A l'audience, mardi, le parquet a insisté sur la minorité sexuelle de la jeune femme, puis sur le caractère incestueux pour motiver les sept années de prison requises. Me Ursulet a évacué le premier écueil facilement puisque la plaignante avait bien 15 ans révolus au début des faits, c'est-à-dire la majorité sexuelle en octobre 2011. La deuxième partie de sa plaidoirie a consisté à démontrer que ces relations étaient consenties puisque la plaignante a déclaré lors de l'instruction : "Lorsque je lui disais non, ça ne se faisait pas." Par ailleurs, l'enquête a révélé l'existence d'une vidéo qui montre les intéressés se livrant à une fellation avant qu'ils ne s'embrassent sur la bouche... Enfin, le nombre et la répétition des rapports, estimés à 200, suffisent, a estimé l'avocat, à écarter toue idée de contrainte.

Cette relaxe, dans le contexte actuel du hashtag "balance ton porc", a surpris la défense dans la mesure où elle ouvre le champ à une action en responsabilité. Jean-Michel D. peut effectivement espérer obtenir une centaine de milliers d'euros en réparation de ses dix mois de détention. Mais le parquet de Reims a fait appel de ce jugement...

FXG, à Paris

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article