Chlordécone et paraquat
Lurel et Vainqueur veulent un fonds d'indemnisation pour les victimes
A l'occasion de l'examen de la proposition de loi portant création d'un fonds d'indemnisation des victimes des produits phytopharmaceutiques, une proposition présentée par la sénatrice socialiste Nicole Bonnefoy et les membres du groupe socialiste et républicain, le sénateur de la Guadeloupe, Victorin Lurel a tenté en vain hier d'introduire une disposition afin d'étendre le bénéfice de ce fonds aux victimes du chlordécone et du paraquat. "On nous a assuré, explique le sénateur Lurel, que les produits organochlorés étaient inclus dans le terme générique des produits phytopharmaceutiques et pourtant quand on demande à ce que l'on nomme le chlordécone et le paraquat, la réponse de la direction de séance et de la commission des finances, c'est irrecevable d'un point de vue financier !" Traduction : on a opposé à son amendement un article 40... Cela veut dire que la disposition que voulait introduire le sénateur Lurel par amendement créerait une charge supplémentaire, or c'est un privilège du gouvernement. "L'ajout des mots chlordécone et paraquat entraînerait une hausse des coûts, s'interroge Victorin Lurel, cela veut dire que les organochlorés n'entrent pas dans les produits phytopharmaceutiques..."
En fin de débat hier soir, le sénateur guadeloupéen devait défendre son point de vue dans l'hémicycle, tout en sachant d'avance l'inutilité de la chose : "Le gouvernement, expliquait-il la veille en compagnie de la députée de Guadeloupe Hélène Vainqueur-Christophe, ne veut pas ouvrir ce chapitre des maladies issus des pesticides... Le lobby agro-alimentaire s'est activé et le combat semble perdu."
Car si la société civile a réactivé le dossier en pétitionnant, les socialistes avaient attendu le 10 mai, dernier jour ou presque de la précédente législature pour déposer un projet de loi prévoyant l'indemnisation des victimes du chlordécone. Après l'échec d'hier au Sénat, c'est la députée Vainqueur-Christophe qui devrait reprendre le flambeau. Elle compte réintroduire l'amendement dans le projet de loi que le gouvernement veut présenter en 2018 sur l'agriculture.
FXG, à Paris