Saint-Martin, le coût des réparations
Bilan d'Irma : 500 millions d'engagement financier pour l'Etat
Le 5e comité interministériel pour la reconstruction de Saint-Barth et Saint-Martin s'est tenu lundi soir à Matignon. Le coût total des dégâts assurés après le passage d'Irma a été estimé à 1,83 milliards d’euros et 609 millions ont d'ores et déjà été réglés par les assurances, a-t-on ainsi appris. De même, l’engagement total des pouvoirs publics en faveur des Iles du Nord a été chiffré à 493,6 millions d'euros.
Le dispositif d’urgence a mobilisé 163 millions, le soutien économique aux entreprises, aux particuliers et aux deux collectivités, 140 millions. Ainsi début mars, près de 1600 entreprises représentant environ 7600 salariés (dont 4900 à Saint-Martin et 2700 à Saint-Barthélemy) ont eu recours au chômage partiel. Son coût total minimum avoisine 26,5 millions d’euros, mais il pourrait atteindre jusqu’à 75 millions d’ici la fin de l’année en fonction des besoins des entreprises.
L’Etat a également mis en place un moratoire d’un an sur les cotisations sociales patronales (son coût est de 45 millions) et des aides à la trésorerie de 1000 à 10 000 euros pour les entreprises, valable d’octobre à janvier (coût : 2,7 millions).
Pour les particuliers, une carte prépayée de 300 à 900 euros par famille a été distribuée de novembre à janvier à quelque 4200 foyers sur les deux îles (coût : 2 millions).
Les projets immobiliers de l’Etat pour la réinstallation de ses services, s'élèvent quant à eux à 18,2 millions (15 millions pour la cité administrative).
Le plan d'investissement de la collectivité de Saint-Martin se monte 194,6 millions d’euros pour reconstruire ou rénover ses infrastructures et bâtiments publics dévastés : 33 millions pour un collège et quatre écoles, 12,9 millions pour les équipements sportifs dont une salle omnisports, 14,7 millions pour les réseaux électriques et 33,5 millions pour l'eau, 12,8 millions pour la rénovation d’une partie du parc de logement social et enfin 12,1 millions pour l'hôpital.
L’Etat a décidé d’aider Saint-Martin en finançant de manière exceptionnelle plus d’un tiers de ses investissements, soit 66,4 millions. Il s'agit d’aides non-remboursables. Par ailleurs, un prêt bonifié pourra être octroyé à hauteur de 60 millions. Enfin, l’Etat laissera à la collectivité de Saint-Martin un droit de tirage exclusif sur les 46 millions du Fonds de solidarité de l’Union européenne (FSUE). Pour le délégué à la reconstruction, le préfet Philippe Gustin, "il n'y a plus qu'à ! On a posé le décor, il faut maintenant que la pièce se joue et que le principal acteur, à savoir la collectivité de Saint-Martin se mette au boulot." Pour rappel, la totalité des équipements (réseaux, écoles etc.) sont de la compétence de Saint-Martin, la collectivité étant fiscalement autonome. A titre de comparaison, les Néerlandais n’ont accordé pour le moment qu’un prêt de 22,7 millions d’euros à Sint Maarten en sus des 55 millions de dépenses déjà faites pour l’urgence.
FXG, à Paris