Salon de l'agriculture - Guadeloupe
Une belle vitrine guadeloupéenne
La chambre d'agriculture, épaulée par la Région, a pris trois grands espaces au salon de l'agriculture pour promouvoir le monde agricole avec ses producteurs, ses agro-transformateurs, et même ses traiteurs. Seule la filière animale n'est pas représentée pour des raisons pratiques de logistique. "On a pris 220 m2, détaille le président de la chambre, Patrick Sellin. On insiste beaucoup sur la qualité de nos productions. Trop a été dit et nous devons montrer que nous sommes des agriculteurs responsables, que nous avons pris la mesure de ce que disent les gens et nous sommes dans une dynamique de traçabilité. Nous sommes là pour alimenter la poulation et non pour les tuer !" La profession met en place des groupements d'intérêt économique et environnemental pour développer la petite agriculture familiale en Guadeloupe.
Pour marquer le coup, la chambre a même installé un petit marché local au coeur du salon. "Ce petit marché, il a une histoire, confie Michel Tola, secrétaire à la chambre d'agriculture, ça faisait longtemps qu'il fallait qu'on le fasse car l'idée c'était de ne pas avoir seulement un stand institutionnel, mais qu'on puisse emmener les produits. Quel les gens puissent toucher, acheter les produits..." Ca n'a pas échappé à la cheffe de cuisine, Babette de Rozières, qui est déjà passé deux fois sur le stand de la Guadeloupe et qui réclamait depuis 2012 au moins la mise en valeur des fruits et légumes péyi. "Nous préparons un partenariat avec elle", ajoute sans trop en dire Michel Tola. Il estime à une tonne environ les produits acheminés à Paris, des piments végétariens, des ignames pas possible, des ananas, des melons... "Nous représentons le groupement Caraïbes Melonniers qui n'est pas venu cette année.
FXG, à Paris
Pas d'agriculture sans tourisme
Si le salon de l'agriculture est d'abord un salon professionnel, le président Chalus sait que c'est aussi une vitrine touristique d'autant plus importante que "Pendant toute l'année 2018, indique-t-il, la Guadeloupe va vivre autour du nautisme avec l'arrivée de la 11e Route du rhum." Dès lors, il veut profiter de ce salon (auquel il participera du premier au dernier jour, en ayant même pris soin de rencontrer les ministres Girardin et Lecornu avant leur départ pour préparer le dossier de l'eau) pour s'assurer lui-même que "notre savoir-faire soit mis en avant, nos produits valorisés, qu’ils soient agricoles, agroalimentaires ou produits de la mer..." Et s'il a fait du déploiement des activités touristiques littorales et marines, une priorité, il affirme : "Nous devons promouvoir une agriculture durable et responsable mais soucieuse d’assurer un niveau de vie rémunérateur aux professionnels agricoles."
Rhum, le débat qui fâche
La répartition du contingent supplémentaire de rhum à fiscalité favorable, Ary Chalus en a parlé à Annick Girardin et au président de la République lui-même, mais Hervé Damoiseau n'arrive pas à se satisfaire des réponses qui lui sont faites... Le rapport des productions des rhums guadeloupéens et martiniquais est de 1 à 2, celui des contingents de 1 à 4 et celui des stocks de 1 à 6... Puisque le système est déséquilibré depuis vingt ans, le gouvernement propose pour ne pas se crisper sur la répartition des 24 000 hectolitres d'alcool pur (hap) de revoir la répartition complète des 144 000 hap entre les 17 fabriquants de rhum et les quatre territoires qui les accueille à l'échéance du contingent actuel, soit 2021, avec une négociation à entamer dès 2019. Déception du rhumier guadeloupéen face à la ministre des Outre-mer. "Elle est venue m'expliquer que le rééquilibrage en faveur de la Guadeloupe est de 5700 hap quand la Martinique en aura 9600 hap... Dois je l’interpréter comme une déclaration de guerre ou commencer à instruire le procès contre l’Etat ?" Le 6 mars prochain, le Centre interprofessionnnel des rhums traditionnels qui donne son avis au gouvernement doit tenter une réunion de la dernière chance...
La banane équitable dans les pas de la banane française
L'événement mardi au salon international de l'agriculture, c'était le lancement officiel de la banane équitable française ! Trois ans après celui de la banane française et après deux rudes saisons cycloniques dont la dernière a mis à terre 100 % de la banane de Guadeloupe et 70 % de celle de Martinique, l'union des groupements de producteurs (UGPBan) est à nouveau prête à repartir à l'offensive commerciale. En trois ans la banane française a su conquérir ses parts de marché : 2 millions de pièces (de 3, 4, 5 ou 6 fruits sous un ruban tricolore et paré d'un code barres pour accélérer le passage en caisses) se vendent chaque semaine dans plus de 2100 magasins dans l'Hexagone. Cette fois, avec la banane équitable française, l'UGPBan sous-segmente son marché pour tenter d'attirer 88% des Français pour qui le commerce équitable est une démarche positive. Cette banane est produite par 420 petits producteurs dont la taille des exploitations n'excède pas 3 à 5 hectares en moyenne. Ainsi, le public du salon a pu s'entretenir directement avec quatre d'entre eux qui ont fait le déplacement à Paris, Damien Frair et Claude Béhary qui exploitent respectivement 3,3 et 2,6 ha à Capesterre-Belle-Eau.
La banane qu'ils produisent est commercialisée à la pièce (des bouquets de 3 à 6 fruits), enrubannée couleur vert feuille et bleu, blanc et rouge et toujours dotée d’un code-barres. "Ca permet, a déclaré le président de l'UGPBan, Eric de Lucy, de renforcer l’image de la banane de
Guadeloupe et Martinique, comme une banane familiale, artisanale, la plus vertueuse au monde." La rémunération qui est garantie aux producteurs se veut supérieure de 40 % entre l’augmentation du prix d’achat et le financement d’actions collectives. "L'un des objectifs, explique M. de Lucy est de pérenniser les petites exploitations familiales
des producteurs et pour les plus âgés, les inciter à convaincre les plus jeunes de leur succéder." Egalement, cela peut attirer des jeunes générations à investir dans
cette production...
La banane équitable française a reçu la bénédiction de deux parrains, les ministres de l'agriculture et des Outre-mer, Stéphane Travert et Annick Girardin.
FXG, à Paris
Le palmarès du concours général agricole
La Guadeloupe ramène 4 médailles d'or du concours général agricole, huit d'argent (dont une pour le miel) et quatre de bronze.
Or
Damoiseau 50
Longueteau 50
Longueteau 62
Séverin Rhum Vieux Agricole XO 6 ans
Argent
Miel clair tropical "Les Ruchers de Sapotille" à Trois Rivières.
Rhum agricole Reimonenq "JR cuvée spéciale", 4 ans
Bologne Vieux grande reserve, 6 ans
Rhum ambré Damoiseau
Rhum Island company, Blanc 50, Saint-Martin
Blanc 50 Madras Darboussier
Karukera 63,80
Punch passion, La case des saveurs, Pointe-Noire
Bronze
Bologne 55
Bologne 40
Bologne VO, 3 ans
Punch passion Séverin