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Publié par fxg

Sébastien Clerc, PDG de Voltalia, annonce l'ouverture du chantier d'une centrale biomasse en Guyane

Interview

"Nous produirons près de 10% de l'électricité du réseau guyanais"

Vous venez de donner le premier coup de pioche du chantier de la centrale biomasse de Cacao à Roura. Quand sera-t-elle opérationnelle ?

C'est une centrale  dont le temps de construction est d'une trentaine de mois. La mise en service aura lieu au cours du premier semestre 2020. Elle sera connectée au réseau guyanais et aura une puissance de 5,1 mégawatts.  Le réseau répartit l'électricité en fonction de la demande, du plus proche jusqu'au plus éloigné. Elle desservira donc en priorité la région de Roura, ou si les besoins se font sentir, l'ensemble du réseau Guyane auquel elle sera connectée. 

Cette centrale fonctionnera avec des résidus de l'industrie du bois, comment allez-vous l'alimenter ?

L'unité est située juste à côté de la scierie de Cacao.  C'est un partenaire important avec qui nous travaillons déjà sur la centrale biomasse que nous avons à Kourou. Nous avons aussi d'autres partenaires afin de disposer d'une ressource repartie.

Vous disiez il y a un an, lors de l'annonce de ce chantier, que c'est parce que vous disposez d'un tarif que vous aviez pu le lancer. Le prix est-il différent selon que l'on produit de la biomasse, de l'hydroélectrique ou du solaire ?

La commission de régulation de l'énergie dispose de différents systèmes adaptés à chaque énergie.  L’avantage principal de la biomasse c'est qu'elle produit à tout moment, à la demande, contrairement au solaire ou à l'hydroélectricité.  Par conséquent, les structures tarifaires sont différentes des ressources intermittentes.

Entre la construction et l'exploitation de cette centrale, combien de personnes vont elles pouvoir être embauchées ?

La période pendant laquelle il y aura le plus de création d'emplois, c'est entre maintenant et l'année 2020, c'est-à-dire celle de la construction. Le total de création d'emplois directs et indirects sera de 105 personnes. Une fois qu'elle tournera, ce sera moins de 10 personnes.

Quelle est l'emprise de Voltalia en Guyane ?

Voltalia est une entreprise internationale présente dans 17 pays, mais c'est en Guyane qu'elle a été fondée en 2005. C'est pour ça que nous tenons beaucoup à ce territoire. Avec cette nouvelle centrale biomasse, notre cinquième unité sur le territoire, nous confirmons notre leadership de producteur privé en Guyane.  Une fois que la centrale de Cacao sera opérationnelle, nous produirons près de 10% de l'électricité du réseau littoral guyanais. Voltalia a aussi franchi l'Oyapock : nous avons remporté de beaux succès au Brésil où nous sommes maintenant un acteur de référence dans les énergies renouvelables.

Quels sont vos projets en Guyane ?

Nous avons remporté un appel d'offres avec un projet solaire et du stockage d'électricité avec batteries. Nous travaillons aussi au développement d'une série d'autres projets de biomasse.  C'est une filière qui en Guyane a beaucoup de sens avec l’importante ressource qui provient de l'activité forestière qui est bien développée. Nous travaillons enfin sur d'autres sources d'énergie,que ce soit sur le réseau ou en site isolé, comme à Maripasoula où nous développons un projet depetite centrale hydroélectrique. Ce qui est important pour nous, c’est de produire une énergie la plus propre et la moins chère possible. À Maripasoula comme à Cacao, les centrales se substitueront à des unités existantes de production d’électricité à partir de générateurs au fioul. Et pour être le moins cher possible, il faut être capable de maîtriser différentes énergies pour s’adapter à la ressource naturelle où l'on se trouve.

Propos recueillis par FXG, à Paris

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